samedi 8 janvier 2011

USA. TV. "The walking dead". Trop de zombies tue-t-il le zombie?



Je vous en ai parlé dans mon précédent article : actuellement les zombies sont très à la mode. Il ne manquait plus qu'une série télé américaine à gros budget, et nous voici donc comblés grâce à AMC, chaine qui est responsable de deux chefs d'oeuvres télévisuels : "Breaking bad" et "Mad men".

"The walking dead" est l'adaptation d'un comic, publié aux USA à un rythme mensuel depuis 2003, et créé par Robert Kirkman. Ce comic en noir et blanc raconte les aventures de Rick Grimes, un policier d'une petite ville du Kentchucky, qui tombe dans le coma suite à un coup de feu. Quand il sort du coma quelques mois plus tard, l'hôpital est désert. Il trouve rapidement des cadavres dans les couloirs. Quand il rentre chez lui, sa femme et son fils ne sont plus là. La ville semble abandonnée. Mais des gens au comportement étrange errent dans les rues, et il ne devra sa vie sauve qu'à un homme noir qui s'est réfugié avec son fils dans le quartier.

Rapidement Grimes va décider de partir vers Atlanta, à la recherche de sa petite famille, où d'après son sauveur, sont réfugiés des survivants.

Les bases du comic sont très simples, mais son côté très psychologique a fait son succès. On est assez proche en ce sens des premiers films de Romero où finalement les relations entre les survivants sont primordiales, exacerbées par le danger qui rôde. Pareillement, et comme tout bonne oeuvre post-apocalyptique, "The walking dead" traite de survie, d'entraide, de haine, de pouvoir au sein d'un petit groupe d'individu qui doit faire face à l'indicible, au danger permanent, au renversement quasi-quotidien de ses valeurs et de ses certitudes.

Mais le côté épisodique de "The Walking dead" (80 numéros à ce jour) a un impact non négligeable. Pour tenir en haleine les lecteurs chaque mois, Robert Kirkman doit enchainer les cliffhangers, les catastrophes inattendues qui viennent bouleverser la donne, et joue beaucoup sur les sentiments de ses personnages, qui parfois frôlent la caricature. On serait presqu'en présence d'un soap pour geek.

En lisant le comic, il parait assez évident qu'on pourrait facilement en tirer une série télé. Et c'est Frank Darabond (scénariste-réalisateur de nombreux films d'épouvante et fantastiques basés sur l'oeuvre de Stephen King dont "La ligne verte", le remake de "The mist", "Les Evadés") qui s'est chargé de l'adaptation du comic sur le petit écran. Pour le seconder, Darabond a recruté un scénariste réputé, Charles H. Eglee, qui a co-créé Dark Angel, et a été scénariste et producteur exécutif sur "Dexter" et "The shield".

Pour sa part, si AMC a limité la première saison a six épisodes, la chaine a fait d'énormes efforts de promotion, la série ayant débuté quasi simultanément dans 120 pays avec l'appui de la FOX, et orginisé une invasion massive de zombies le 26 octobre.

Malgré de beaux décors et de nombreux zombies (on voit que la production n'a pas manqué de moyens), le résultat est très mitigé. Il s'agit d'une adaptation très fidèle du comics, mais ici les dialogues virent pour le coup franchement vers le soap et le héros n'a strictement aucun charisme. Après un pilote plutôt réussi, on se retrouve assez rapidement dans un schéma assez répétitif : d'un côté on a les scènes de gore, et de l'autre les scènes psychologiques, le tout n'étant pas assez bien amené pour ne pas générer de l'ennui, et un sentiment de répétition.

Reste que mon avis n'a pas l'air d'être partagé par beaucoup de critiques qui ont en majorité très bien accueilli la série. AMC a d'ailleurs décidé de commander une deuxième saison de 13 épisodes dont le tournage commence en février... mais sans Charles H. Heglee, qui d'après Darabond lui-même, en avait marre de jouer les seconds couteaux. Pour l'instant il est trop tôt pour dire si ce départ jouera un rôle positif ou non sur le développement de la série.


Aucun commentaire: