mercredi 10 décembre 2008

USA. TV. Dexter. Un serial killer qui vous veut du bien.


"Dexter" n'est pas vraiment une nouveauté mais je dois vous dire que je ne l'ai découverte que récemment. Pendant longtemps, le thème du serial killer, l'un des plus usés par les scénaristes américains avec la mafia et le Vietnam, a créé chez moi un véritable blocage.

Pourtant, un serial killer comme héros d'une série américaine, voilà un concept assez innovant. Soit, depuis quelques années, la télé américaine a montré qu'elle savait construire des séries autour de personnages troubles ("The shield" et "Sopranos" en sont les exemples types), mais cela reste assez rare.

Après avoir rendus attachants un parrain de la mafia et un flic véreux, nos amis américains allaient ils réussir la même chose avec celui qui n'est pas loin de se rapprocher du méchant absolu?

Dexter est un homme bien installé dans la trentaine, travaillant pour la police de Miami en tant qu'analyste spécialisé dans les tâches de sang. Mais c'est aussi un serial killer qui pratique son art selon un code de conduite que lui a appris son père adoptif Harry Morgan, ancien policier aujourd'hui décédé. Selon ce code, il ne doit tuer que des assassins qui sont passés à travers les mailles de la justice et dont il peut prouver la culpabilité. Introverti dans la vie quotidienne, complètement déconnecté de toute émotion, il a appris à simuler pour cacher son identité de monstre.

Dexter fait donc tout pour avoir des relations normales avec les gens qui l'entourent : ses collègues de travail, sa soeur ou sa petite amie (mère de deux enfants). Parfois quelques personnes arrivent à percer sa carapace et à deviner le monstre derrière le masque de garçon trop parfait, mais pour tout dire, cela se finit rarement bien!

"Dexter", basée sur des romans de Jeff Lindsay, lancée sur le réseau Showtime en 2006, en est aujourd'hui à sa troisième saison et a été confirmée pour deux autres saisons. La raison du succès : tout d'abord l'excellent jeu de l'acteur qui incarne Dexter (Michael C. Hall finalement pas si éloigné de son rôle d'homosexuel introverti dans Six Feet Under!). Ensuite, un ton très particulier : la série a un rythme assez lent (les épisodes durent 50mn), et un humour noir très présent particulièrement à travers la voix off de Dexter (pendant longtemps, la voix off a été mal considérée chez les Américains, mais elle fait aujourd'hui un comeback fracassant dans les séries ). La voix off permet de donner plus de profondeur à la série, et de nous rapprocher du personnage de Dexter qui, sinon, pourrait paraitre un peu trop distant et froid pour attirer la sympathie et même l'intérêt à long terme.

Finalement, Dexter est loin d'être un serial killer type Hannibal Lecter. Son code de conduite le rapproche plutôt d'un justicier aux méthodes quelque peu expéditives. Mais après tout, à moins que vous cachiez quelques cadavres dans votre placard, vous n'avez rien à craindre de lui. La morale est sauve? C'est un peu la question que pose la série depuis maintenant trois saisons. Pour l'instant, la série a su renouveler l'intérêt du téléspectateur, mais la saison de trop est toujours à craindre.

PS (UPDATE): à noter que Canal Plus vient de lancer la saison 2 en janvier 2009 en grandes pompes sur les écrans français à coup de pubs et d'affiches un peu partout.

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