mardi 9 août 2016

TV. US. "Stranger Things". Le retour de la revanche des années 80



Pour tout dire, je reste assez sceptique vis à vis de la production de fictions originales de Netflix. La série la plus enthousiasmante produite par leurs soins reste pour moi "Jessica Jones" (une adaptation Marvel qui dépasse pour une fois son public attitré d'adulescents - alors que "Dardevil" est sur la corde raide). Ah et bien sûr l'excellent spin-off de "Breaking Bad", "Better Call Sall". A part ça, rien de bien terrible. Les deux premières saisons de "House of cards" étaient pas mal... Et puis bon "Marseille" ! Non je rigole.




"Stranger Things" est une courte série (seulement huit épisodes) qui a été mise à la disposition des abonnés de Netflix à la mi juillet 2016. Elle a été conçue par les frères jumeaux Matt et Ross Duffer. Ils ont collaboré à l'écriture de quelques épisodes de "Wayward Pines"pour la Fox, et ont écrit et réalisé un thriller horrifique "Hidden" en 2015. Nés en 1984, ils ont gardé apparement des souvenirs assez forts de leur tendre enfance ! Car "Stranger Things" est avant tout une ode à la culture des années 80.

L'action se déroule en 1983 dans une petite ville américaine. On y suit les aventures de trois jeunes garçons d'une dizaine d'années, des geeks de 1ère génération qui jouent à Donjons et Dragons, qui partent à la recherche de leur camarade de jeu, mystérieusement disparu. Le surnaturel ne va pas tarder à faire son apparition, et nos héros vont tomber sur une étrange fugitive : Eleven qui va devenir leur amie. Sur ce, les morts vont commencer s'entasser sur le chemin de mystérieux agents à la recherche d'Eleven. Cette dernière, pourvue d'étranges pouvoirs, se révèle être un cobaye dans une base scientifique militaire ultra secrète dirigée par l'affreux Dr Brenner (Matthew Modine). Et bien entendu, un monstre menaçant est aussi de la partie !

Le choix des protagonistes boutonneux est lui-même un hommage aux années 80 où se sont popularisé les films avec des enfants et jeunes ados en héros d'aventures qui auraient été à une autre époque réservées à des adultes : E.T. (1982), Gremlins (1984), Les Goonies (1985), D.A.R.Y.L. (1985) ou encore Stand By Me (1986). Dans la plupart de ces films comme dans la série, les adultes sont souvent des incompétents (les parents) ou des ombres menaçantes (les méchants).

Dans ces films comme dans "Stranger Things", les enfants découvrent un univers cruel où leur propre mort n'est plus situé dans un lointain hypothétique mais devient une réalité proche et probable.

Autant dire que les ombres de Steven Spielberg (réalisateur d'E.T. et producteur exécutif sur "The Goonies" et "Gremlins") et de Stephen King (auteur de "Stand By Me"), tous les deux des symboles culturels forts des années 80, planent au-dessus de la série.

La référence aux années 80 se poursuit jusque dans le choix des acteurs ! Parmi les figures adultes, on trouve notamment deux acteurs qui ont connu leurs premières heures de gloire dans les années 80 : Winona Ryder ("Beetlejuice" en 1988) et Matthew Modine ("Birdy" en 1984 et "Full Metal Jacket" en 1987).

La série a même droit à une affiche au design très années 80. Bref, attention, "Stranger Things" avait de grandes chances de tomber dans la parodie !

Et pourtant. Série d'aventures horrifiques et paranoïaques, "Stranger Things" rend un hommage appuyé à ses nombreuses sources d'inspiration, mais parvient à garder l'équilibre. Ceux qui ont vécu dans les années 80 se délecteront (ou s'agaceront !) des multiples références, mais l'histoire et les personnages ont suffisamment d'aplomb pour se suffire à eux-même. Les références sont ici la cerise sur le gâteau, mais heureusement pas le gâteau !

Le suspense et la tension sont bien tenus au fil des épisodes. La trame narrative reste assez simple, et ne réserve pas de surprise ou de sailles d'une originalité incroyable, mais le tout est très bien fait et ne souffre d'aucune lenteur (heureusement quand même que la série ne compte que huit épisodes).

La fin laisse présager une éventuelle suite, mais je ne sais pas si c'est vraiment souhaitable. Il ne faudrait pas tomber dans la redite et ces huit épisodes forment un tout homogène et cohérent qui se suffit à lui-même.

Note 7/10



1 commentaire:

Geek Story Time a dit…

Bonjour,

J'avais déjà vu les extraits de cette série, je ne l'ai pas encore regardé mais quelque chose m'intrigue. Pourquoi seulement 8 épisodes? Cela me semble relativement court j'aurai pensé qu'il y en aurait plus, même si l'histoire est répartie comme il faut dans ces huit premiers épisodes.