lundi 31 décembre 2012

TV. France. "Les Revenants". Mais pourquoi sont-ils revenus ?

Ben oui il était mort, et maintenant il ne l'est plus. On va pas en faire un drame non plus ? Ah, si.

Allez on est le 31 décembre, et il est donc temps de revenir sur l'une des séries françaises les plus marquantes de 2012. La première saison des "Revenants" (8 épisodes de 52 mn) a été créée, scénarisée et en partie réalisée par Fabrice Gobert. Elle a été diffusée en cette fin d'année sur Canal Plus et a cassé la baraque en terme d'audimat (1,45 million de téléspectateurs en moyenne). A noter également que la série est inspirée du film éponyme sortit en 2004 écrit et réalisé par Robin Campillo.



Tout d'abord commençons par le synopsis de Canal Plus :

"Dans une ville de montagne dominée par un gigantesque barrage, le même jour, plusieurs personnes d’âges et de milieux différents, tous désorientés, cherchent à rentrer chez eux. Ils ne savent pas encore qu’ils sont morts depuis plusieurs années, qu’ils n’ont pas vieilli et que personne ne les attend. Déterminés à reprendre une place qui n’existe plus, ils découvrent peu à peu qu’ils ne sont pas les seuls revenants et que leur retour s’accompagne de dérèglements croissants. Et si ce n’était que le début d’un bouleversement plus majeur encore ?"


On a toujours un début d'appréhension quand on aborde une série française. Cette appréhension est facilement doublée quand il s'agit d'une série  fantastique.

Et après avoir vu les huit épisodes d'une heure qui forment la première saison des "Revenants", force est de constater qu'on avait bien raison de douter. Car le fantastique à la française ne peut s'empêcher de dégouliner de prétention. Une série française avec des fantômes ? Le glauque sans l'horreur.

Ici le sujet est plutôt celui de l'absence, mais aussi du retour impossible. Globalement, il faut bien avouer que si nos chers disparus nous manquent énormément, on a pas forcément envie de les voir débarquer à notre porte un beau matin, comme ça, sans même prévenir.

Non qu'il faille tout jeter dans "Les Revenants". La réalisation est plate, mais les décors naturels de cette ville provinciale à la sinistrose renforcée par une palette de couleurs jouant sur toutes les nuances de gris doivent faire bander quelques Parisiens ethnocentriques. C'est simple, moi depuis que j'ai vu "Les Revenants", il ne faut même plus prononcer le mot "province", je me réfugie dans un coin et je pleure pendant des heures (je dois visionner "LOL" pendant des heures pour m'en remettre).

Les personnages ne sont pas tous ridicules. Bon on voit un peu trop souvent Camille la jeune fille de 13 ou 14 ans, dont la soeur jumelle Lena est à présent âgée de trois ans de plus, et qui drague Frédéric le petit ami de sa soeur qui était également son petit ami mais avec lequel sa soeur a couché le jour de sa mort à elle (et depuis Lena elle culpabilise - et Frédéric il comprend plus rien). Trop dur. Un retour compliqué donc et qui va donner lieu à de nombreux rebondissements passionants.

Il y a aussi un serial killer qui tue toujours au même endroit dans un petit passage sous terrain isolé dans lequel des jeunes femmes s'entêtent à vouloir passer seules, la nuit. Sans oublier l'infirmière à domicile dépressive (qui croit bien qu'elle est peut-être morte elle aussi et qui agonise en permanence) et qui recueille chez elle Victor, un gosse un chouia inquiétant venu de nulle part et assassin à ses heures perdues (mais bon il est mort assassiné hein !). Ah et aussi les deux flics, une lesbienne et un espèce de boeuf (qui nous traine une tronche d'ahuri pendant les huit épisodes), tous les deux au QI fort limité. J'allais presque oublier Pierre, l'ancien délinquant en quête de rédemption depuis le massacre auquel il a participé (et dont l'un des revenants était l'une des victimes) et aujourd'hui ultra catho responsable du refuge "La Main tendue".

Le titre du personnage le plus ridicule revient néanmoins haut la main à Lucy, une étrange jeune femme débarquée dans la ville il y a à peu près un an et qui apporte aux hommes "un réconfort qui va au delà du sexe". En fait quand elle jouit elle voit dans l'avenir. Si, si. Elle sera aussi un peu la chef des morts à la fin de la première saison. Si, si.

Notez que j'ai réussi à voir les huit épisodes en entier. Il y a une certaine ambiance malsaine qui se dégage du tout qui peut fasciner. Puis on se demande, comment tout ça va finir. Et quelle explication le scénariste va donner au phénomène, si nos morts vont mourir à nouveau, si Camille, Lena et leur petit copain vont faire une partie à trois, etc... Apparemment l'explication du phénomène aurait un truc à voir avec le barrage (au fil de la série, l'eau baisse, des animaux morts apparaissent, et un village englouti fait surface). Mais les questions s'accumulent, et les réponses ben euh.... y en a pas. Et quand je dis qu'il y en a pas, c'est qu'il y en a même pas la queue d'une.

La fin de la saison finit sur un grand point d'interrogation, un cliffhanger qui révèle du grand n'importe quoi et a découragé au dernier moment un certain nombre de suporters de la série. La gestion de la fin de saison aura donc été calamiteuse avec un virage vers le fantastique à 180 degrés alors que jusque là le seul événément réellement surnaturel était le retour des morts (on restait sinon dans du naturalisme assez terre à terre). Les plus courageux pourront tenter d'obtenir des réponses, et voir comment le scénariste va gérer ce virage dans l'inévitable saison 2 (qui devrait être diffusée en février 2014 - il faudra donc qu'ils soient patients).

En attendant, et si vous êtes en manque de série morbide également sur le sujet de l'absence et de la mort (mais sans fantômes), je ne peux que vous recommander de voir ou revoir la série mythique et cultissime de HBO "Six Feet Under" (sur une famille qui tient un commerce de pompes funèbres - en plus chaque épisode commence par une mort).


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