mercredi 20 mai 2009
UK. TV. "The Inbetweeners". Les ados côté fun trash
Dans "The Inbetweeners" (ceux qui sont entre deux), nous suivons quatre ados qui grandissent dans une banlieue relativement tranquille entre les excès d'alcool, l'absence de sexe, les virées en voiture (jaune), et les rigolades entre copains. Suite au divorce des parents, Will débarque dans une école publique après avoir passé sa scolarité dans une école privée où il a développé un petit accent snob qui lui vaut d'être instantanément rejeté dans sa nouvelle école. Après beaucoup d'efforts, il arrive quand même à se rapprocher de trois amis Simon, Jay et Neil qui lui semblaient suffisamment cools. Manque de pot. Ce sont surtout de gros loosers. Simon est obsédé par la plus jolie fille de l'école et n'a cesse de se ridiculiser devant elle, Jay passe son temps à se vanter d'exploits sexuels irréalistes et Neil est un gentil garçon pas très fûté dont le père n'est pas du tout gay.
Une série comme "Skins' a fait fureur en proposant des portraits de jeunes filmés sans fausse pudeur et au plus prêt des ados comme ils sont et non comme les adultes veulent les voir. Comment s'étonner à première vue que "The inbetweeners" soit né sur la même chaîne, E4, la petite soeur de Channel 4?
Les deux séries essaient en effet capter l'adolescence au plus prêt. Mais pour autant "the Inbetweeners" c'est pas vraiment "Skin" côté rigolade.
Là où "Skins" prend un ton dramatique et pessimiste, "The Inbetweeners" s'enfonce dans la comédie et est nettement plus bon enfant même si le sexe (souvent fantasmé) et les gros mots sont omniprésents. On y parle d'jeune (comme dans Skins) mais ce n'est pas tout à fait les mêmes jeunes. Ici pas de drogue ou de problèmes existentiels insurmontables. La série dresse un portrait déjanté d'une bande de copains de première qui ne pensent qu'au sexe, à l'alcool et à survivre dans la jungle scolaire... et dont toutes les tentatives pour accéder à l'amour au sexe et à l'alcool à gogo se soldent par des échecs retentissants et pathétiques.
Alors bien évidemment c'est trash, mais on est assez loin d'American Pie. Ne serait ce parce que les personnages sont ici plus attachants et l'univers plus réaliste. Et en sitcom pour ado, le ton est très nouveau. On est à des années lumières d' "Hélène et les garçons" et "Sauvés par le gong".
Les critiques anglais ont d'ailleurs salué ce ton réaliste, la série a reçu plusieurs récompenses, et le public (surtout celui des 15-35 ans) a adoré. Si la série avait commencé en mai 2008 avec 0,20 millions de fans, elle est montée jusqu'à 1,20 millions il y a quelques semaines lors de la diffusion de la deuxième saison. Et les DVDs se vendent comme des petits pains.
La série a été écrite par deux jeunes auteurs, Damon Beesley et Iain Morris qui se sont fait remarqués en écrivant quelques épisodes du très british "The Flight Of Conchords" (série de HBO qui suit les aventures d'un duo de musiciens néo-zélandais). Ils devraient bientôt s'attaquer à la troisième saison de "The Inbetweeners" mais il est probable qu'on risque d'entendre parler d'eux à nouveau sur d'autres projets ces prochaines années.
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mercredi 13 mai 2009
Loi Hadopi. "Oui, je suis un pirate".
Voici un petit témoignage qui me semble intéressant. A vous de me dire ce que vous en pensez?
"J'ai bientôt la quarantaine et j'ai l'adsl depuis la fin des années 90. Je suis un fan de multimédia (j'ai deux ordinateurs, un lecteur mp3, un réflex numérique,...) tous pas très récents - entre deux et sept ans - et achetés d'occasion - je n'ai pas beaucoup de moyens, pas mal de dettes, et deux enfants à charge. Et je suis également un drogué de culture. Depuis le début de l'Internet haut débit je télécharge régulièrement des produits sous copyright. Parallèlement, je continue à consacrer en moyenne un dixième de mes revenus à l'achat de produits culturels (dvd, livres, cd ou encore places de cinéma).
mercredi 6 mai 2009
UK. TV. "Peep show", la vie vue par deux loosers
"Peep show" a été créé en 2003 sur Channel 4 par le duo de comiques Robert Webb et David Mitchell. Les deux énergumènes ont fait leurs classes aux Footlights, le club de comédie de Cambridge, comme de nombreux comiques anglais (de John "Monty Python" Cleese à Hugh "doctor house" Laurie). On imagine pire débuts.
Ils vont débarquer à la télé en 2001 avec une série à sketch, genre très prisé outre manche, intitulée sobrement "The Mitchell and Webb Situation" et diffusée sur Play Uk. Ils se font raisonnablement remarqué, mais c'est avec "Peep show" deux ans plus tard qu'ils vont entrer dans la légende de la comédie anglaise.
Mark et Jeremy sont des co-locataires qui frisent la trentaine. Amis depuis l'enfance, ils ont beaucoup de mal à faire leur entrée dans la vie d'adulte. Mark (David Mitchell) est gestionnaire de prêts et mène une vie professionnelle tout à fait confortable. Pourtant il ne sent pas à l'aise dans son environnement professionnel et social (il a même peur des mioches au bas de son immeuble) ni dans ses relations avec les femmes, ce qui le conduit à un profond pessimisme. Jeremy (Robert Webb) est lui bien d'une nature bien plus optimiste, se prend pour un tombeur et un artiste incompris, mais c'est un musicien raté qui accumule les liaisons sentimentales foirées et qui en conséquence sous loue une chambre à son ami (en payant quand il peut c'est à dire pas souvent).
Dès le premier épisode, la symbiose entre les deux acteurs est évidente. David et Robert sont tous les deux parfais dans leurs rôles respectifs. Mais la série a également frappé les esprits par son innovation formelle, fait assez rare dans le sitcom. En effet, quasiment toute la série est filmée du point de vue de l'un des deux acteurs (grâce à une caméra fixée sur leur front) et plus rarement du point de vue d'une tierce personne ou d'une caméra extérieure aux personnages (pour les flashbacks, scènes oniriques). La série fait également un usage important au voice over pour faire partager les sentiments et pensées des deux personnages principaux.
Même si les particularités de la série en matière de ton et de forme l'ont toujours empêché d'atteindre le grand public (la série plafonne depuis ses début à 1,5 millions de téléspectateurs), l'humour des situations, l'excellence des dialogues et du jeu des acteurs ont rapidement permis à la série d'atteindre le nirvana des séries cultes (en 2004 elle a obtenu la Rose d'Or de la meilleure sitcom européenne).
A noter que les Américains ont tenté un remake, mais sans les caméras en point de vue, enlevant une partie de son originalité à la série. Le remake US n'a pas dépassé le stade du pilote.
EN 2007, le duo et les créateurs de la série (Jesse Armstrong et Sam Bain) se sont lancés dans le cinéma, comme c'est souvent le cas quand une série rencontre du succès outre manche, mais avec un projet différent baptisé "The Magician" plus grand public. Sans grande surprise, la qualité est largement en retrait.
Reste que notre fine équipe n'en a pas fini avec "Peep show". Aujourd'hui cinq saisons ont déjà été diffusées, la sixième démarre cet été, et une septième est déjà prévue.
PS : les cinq premières saisons sont disponibles en coffret avec des sous titres anglais aux alentours de 20 euros sur play.com
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