samedi 8 janvier 2011

IRL-CAN. TV. "The Tudors", du sexe, du sang et du luxe!



"The Tudors" pourrait en fait aussi bien s'appeler "Henry VIII" tant la série est totalement centrée sur ce personnage de roi tyrannique, égocentrique et cruel et sa vie amoureuse pour le moins rocambolesque.

"The Tudors" est une co-production américaine, canadienne et Irlandaise, tournée en Irlande. On peut s'étonner qu'une fiction historique sur une des périodes les plus connues de l'Angleterre ne soit pas produite ou co-produite par la BBC ou ITV. Mais cela a sûrement donné à la série les coudées franches pour pouvoir prendre plus de libertés avec l'histoire.

Car on ne peut pas dire que "The Tudors" s'embarrasse d'un trop grand respect des faits historiques. Ainsi que le créateur Michael Hirst le notait, "Showtime m'a demandé d'écrire un divertissement, un soap opera, pas un récit historique.... Et nous voulions que les gens la regardent."

Effectivement dans la vie personnelle d'Henry VIII on peut largement trouver de quoi faire un bon soap : après tout on parle d'un roi qui a eu six femmes, en a fait décapiter deux (technique qu'il a également utilisée pour se débarrasser tous ceux - collaborateurs et nobles - qui osaient se placer sur son chemin), et a inventé un nouvelle église, indépendante du Vatican, l'Église d'Angleterre dont il était le chef (en partie pour pouvoir se remarier à sa guise), et était obsédé par le fait d'avoir une descendance mâle. Il a également ruiné son royaume et s'est lancé dans une tentative d'invasion avortée de la France.

Ceci dit, Micheal Hirst est un scénariste anglais très pointu sur la question qui est également l'auteur des deux adaptations de la vie d'Elizabeth I, la fille d'Henry VIII, avec Cate Blanchett dans le rôle titre. Bref, les libertés prises avec l'histoire restent du domaine de l'acceptable (c'est surtout les personnages secondaires comme pour le compagnon d'Henry VIII, Charles Brandon, Duc de Suffolk, dont la vie a été largement modifiée).

Et le moins qu'on puisse dire c'est que la production n'a pas lésiné sur les décors et les costumes, et justifie une partie du plaisir qu'on peut ressentir en regardant "The Tudors".

Reste que pour moi, cette série qui s'est illustrée sur quatre saisons de 2007 à 2010, et couvre grosso modo du mariage avec Catherine d'Aragon à sa mort (soit une période d'environ 22 ans), souffre justement de son côté trop "soap opéra", et également de s'être trop concentré sur le personnage d'Henry VIII qui n'est pas vraiment sympathique, et qui finit par lasser tellement qu'il est insupportable et sans finesse. De plus, l'interpréation donnée par Jonathan Rhys Meyers dans le rôle titre est inégale (et tout simplement catastrophique dans les derniers épisodes, où il adopte un phrasé ridicule pour incarner la vieillesse et la maladie). Sans parler du fait que Henry VIII ressemblait bien plus dans la réalité à Charles Laughton (qui l'a incarné dans "la vie privé d'Henry VIII") qu'à un beau gosse comme Jonathan Rhys Meyers.

Malgré ses défauts, rendons hommage à "The Tudors" qui s'est finalement révélé être une série historique agréable et bien faite.


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