vendredi 31 décembre 2010

Culture. 2010, l'année zombie?



Pour bien finir 2010, pourquoi ne pas aborder l'une des actualités majeures de l'année? Le scandale du Mediator qui a causé des milliers morts juste pour enrichir un vieux salopard? La fabuleuse aventure des 33 mineurs chiliens qui ont survécu 69 jours à 700m sous terre? Nicolas Sarkozy, qui s'accroche au pouvoir malgré des élections perdues (ah zut mes doigts ont glissé sur le clavier, je voulais bien sûr parler de Laurent Gbagbo)?

NON. Je veux bien entendu parler de la nouvelle vague d'invasion de zombies amorcée en 2004 et qui s'est accélérée à partir de 2008 pour connaître son apogée cette année.


mardi 14 décembre 2010

USA. TV. "Dexter" saison 5, toujours aussi saignant?



"Dexter", c'est notre serial killer favori, celui que vous aimeriez lancer sur les traces de votre immonde belle-mère (qui franchement le vaut bien) ou de votre contrôleur fiscal favori. Mais "Dexter" c'est avant tout une excellente série qui a su s'imposer au fil des saisons, comme un classique. Et c'était pas gagné d'avance quand on pense au côté vraiment morbide du concept de base du héros serial killer, adapté des romans de Jeff Lindsay.

La réussite de la série est à la fois due à l'interprétation de Michael C.Hall, à un rythme assez lent qui mise sur l'ambiance, et à une voix off qui permet d'entrer dans la personnalité Dexter et de l'humaniser.

La série de Showtime a probablement connu sa meilleur saison l'année dernière avec enfin un adversaire de taille pour notre héros : Arthur Mitchell (joué à la perfection par John Lithgow), et un bon équilibre entre les enquêtes et la vie privée de Dexter... La saison se concluant en apothéose morbide, un choc total pour les fans.

Bref, difficile de rebondir après ça. Le premier épisode de la saison 5 nous a permis de découvrir un Dexter aux limites de son humanité. La suite de la série a juxtaposé le très bon et le nettement moins bon. L'une des intrigues conduit à une impasse et est abandonnée à mi-chemin (celle des meurtres rituels). Peter Weller (si, si Robocop)fait une apparition remarquée en flic ripoux, mais son rôle est sous exploité. Joey Quinn, nouvel amant de la soeur de Dexter, est agaçant au plus haut point (et ses hésitations existentielles entre "je livre le frère de ma copine" et "oui mais je la perds" sont plutôt pathétiques). On a également droit à Lumen, une "killing buddy" pour Dexter... Problème, les scénaristes nous ont déjà fait le coup.

Alors ok, le (très) méchant de service vaut son pesant de cacahuètes. Mais Jordan Chase n'est pas Arthur Mitchell. Et sa psychologie n'est pas assez décortiquée pour lui donner une véritable présence.

Quant au "season finale", il ne casse pas des briques. Loin s'en faut. N'attendez pas d'apothéose cette fois-ci. La fin de la saison 5 ne relance pas l'intrigue, et laisse planer quelques doutes sur les perspectives scénaristes pour une saison 6 déjà annoncée.

Bref, cette cinquième saison n'est pas déshonorante mais on attend mieux de Dexter. On croise donc les doigts pour une saison six qui devra être mémorable.

vendredi 12 novembre 2010

UK. TV. "Not Only... But also", back to classics!


Et hop comme j'ai un petit coup de mou sur les séries américaines (voir le précédent post), la solution est simple : Back to classics! Voici donc un classique de l'humour anglais qui date de 1964, une émission à sketchs plutôt qu'une série (mais ça reste de la fiction, non?), le délectable "Not only... But also" avec Peter Cook et Dudley Moore, deux géants de l'humour anglais.

Ma chronique de "Not only... But also" est ici sur le blog du Grand Ordre de la Serviette.

mardi 2 novembre 2010

TV US. Comme un goût de lassitude...



Je me rends bien compte que je n'ai pas actualisé ce blog depuis juillet dernier et encore était-ce avec une petite filmographie commentée d'un cinéaste. Et la télé alors, me direz-vous? J'en regarde plus de petites séries américaines?

Ben si, mais j'y vais un peu à reculons. Chat échaudé craint l'eau froide. Peut être ces derniers temps ai-je trop regardé de pilotes américains insipides?

Bien sûr il me reste "Breaking bad", "mad men", "weeds", "dexter"... Ces désormais classiques qui en gardent de l'allure. Mais pour combien de temps? Et depuis combien de temps ne suis-je pas tombé sur un pilote qui m'a donné envie de m'enfiler la saison entière en quelques soirées? Où est passée ma serial boulimie?

Allons, c'est pas bien grave, je dois faire une petite dépression.

Mes vieux amis continuent à vivoter sans que j'y porte le moindre intérêt. Voire pire. Mes copines de "Desperate housewives" me filent désormais des boutons. Jack Bauer s'en est allé une dernière fois, homme traqué et abandonné pour l'éternité, alors qu'il avait pour la énième fois sauvé l'Amérique et donc le monde,... et franchement je m'en contrefous. Et je vous dit pas avec quel soulagement j'ai vu le dernier épisode de nos chirurgiens esthétiques préférés et regretté dans la foulée que tout ne se soit pas fini d'une façon grandiloquente qui aurait un peu redonné de vie à cette série devenue grabataire au bout de quelques saisons et qui aurait dû être euthanasiée bien avant cette horrible et pathétique dernière saison.

Le pire pour une série est sûrement la répétition, le manque d'audace, l'enfermement dans un schéma narratif bien rodé mais qui devient juste ennuyeux. Nous l'avons tellement vu ces dernières années, même chez des séries qui nous ont enthousiasmées. Telles les séries que j'ai citées plus haut, mais également "Heroes" ou "Prison break" pour ne citer qu'elles.

Et le reste? "Fast forward" m'a juste ennuyé (encore une histoire de complot qui n'en finit pas), "Haven" est insipide, "Glee" un truc musical sans nom pour pré-ado, "Bored to death" porte bien son nom,... J'ai même envie de m'énerver contre la saison 3 de "True Blood" parce que franchement j'aime bien les trucs de vampire, et "True blood" sait jouer de l'érotisme et de la violence limite gore dans l'ambiance moite de la Louisiane,... mais sa façon de faire un pas en avant, puis un pas en arrière, pour enfin rater complètement ses fins de saison, m'exaspère au plus haut point.

Mais arrêtons un peu le délire. Une petite dose d'antidépresseur et ça va aller mieux! Si j'ingurgite toute la boite d'un coup peut-être même que je pourrai regarder la dernière saison de "Lost" en sens inverse pour voir s'il y avait pas un sens caché quelque part. Bon, ok, faut pas déconner quand même.

vendredi 16 juillet 2010

Cinéma. Le grand art de Polanski


Pour fêter la libération de Roman Polanski, voici un petit parcours personnel à travers son œuvre cinématographique pour se souvenir, qu'au-delà de toute polémique, Polanski est sans aucun doute l'un des réalisateurs vivants les plus talentueux. Même si on peut regretter qu'il se soit fait assez rare (18 longs métrages seulement en 45 ans de carrière).


lundi 7 juin 2010

USA. TV. 2010, la fin d'une ère?



Je sais. J'enfonce une porte ouverte. Je ne suis pas le seul à avoir remarqué qu'une page de la fiction américaine vient d'être tournée avec l'arrêt de quelques séries les plus emblématiques des années 2000 : "24 heures chrono", "Nip Tuck" ou encore "Lost" ont en effet fait leurs adieux après avoir marqué une génération de serievores. Mais il est impossible d'écrire sur les séries et de ne pas rendre hommage à ces séries mythiques.


mercredi 12 mai 2010

TV. France. Canal Plus, créateur original?


On la voit partout, même sur les écrans publicitaires de TF1. Le lancement de la nouvelle série de Canal Plus "Carlos", basée sur la vie du célèbre terroriste, a droit à un lancement en grandes pompes, digne d'un film de cinéma. Cette mini série en trois épisodes de 110 minutes sera diffusée chaque mercredi à partir du 19 mai sur Canal+ à 20h45... et distribuée en salles en version film (réduite à 2 h 30) à partir du 7 juillet.

mercredi 28 avril 2010

US. TV. "Desperate housewives" saison 6, Elles sont désepérées? Nous aussi!



"Desperate housewives", créée par Marc Cherry en 2004, et produite par ABC (Disney), est l'une des séries les américaines actuelles les plus populaires du monde. Si j'en crois Wikipedia, "Desperate housewives" était en 2007 la série US la plus regardée au monde avec 120 millions de fidèles.

Et c'est vrai que cette série qui avait l'audace de prendre pour héroïnes des femmes au foyer des classes moyennes américaines vivant dans les banlieues (ça changeait de "Sex and the city"!), avait un ton rigolo et original, et un casting plutôt bien foutu. Les premières saisons, mélanges de comédie et de tragédie façon soap et également de suspense (oui "Desperate housewives" mange un peu à tous les rateliers), nous ont donnés quelques très bons moments de divertissement.

Mais ça commence à faire un bail que ça sent le moisi à Wisteria Lane dans la (fausse) ville américaine de Fairview. Malgré l'ajout de nouveaux personnages à chaque saison, de deux ou trois nouvelles trames policières pour entretenir le suspense (généralement annoncées par l'arrivée de nouveaux voisins au passé suspect et cachant de lourds secrets), de quelques morts pour faire le ménage dans les vieux personnages qui ont été usés jusqu'à la corde, la recette reste toujours la même, et on s'ennuie à mourir. Tout étant calculé (jusqu'au moindre moment d'émotion et de supsense), on finit par ne voir plus que les grosses ficelles.

Au début de la saison 5, dans une tentative déspérée pour redresser la barre, nous avons eu droit à un fast forward de cinq ans, l'occasion de chambouler la vie des personnages principaux. Mais après l'effet de surprise, la monotonie a vite repris le dessus.

Et aujourd'hui, alors qu'on arrive bientôt à la fin de la sixième saison aux Etats Unis, on se met à espérer fortement que la chaine et les responsables de la série arrêteront les frais plus tôt que prévu. Le contrat avait été signé pour sept saisons, il pourrait être prolongé jusqu'à dix saisons. Pitié!

samedi 10 avril 2010

Cinéma. De la 3D partout? Arf, non pitié!



Suite au triomphe invraisemblable d'Avatar, le dernier film de James Cameron, tourné en 3D, les producteurs de tout poil ont décidé de se précipiter sur le tout dernier phénomène à la mode, excités comme de jeunes chiens de chasse qui ont réussi à coincer leur premier lapin.


mardi 2 mars 2010

US. TV. Larry David le génie de la comédie US



C'est étrange pour un fan d'humour anglais, mais ma série américaine préférée est une sitcom. Ceci dit, "Curb your enthusiasm"("Larry et son nombril" en VF) est vraiment une sitcom à part, créée et interprétée par le pape de la sitcom US, Larry David.

Tout d'abord pour ceux qui ne connaissent pas, il faut que je vous présente Larry. Ce jeune homme aujourd'hui âgé de 63 ans vient du stand-up. Le début de sa carrière est loin d'être triomphal, il prend alors souvent des petits boulots pour payer ses factures. Il est arrivé à la télé en écrivant pour des émissions comme Fridays ou Saturday Night Live. D'après Larry lui-même, toutes ces collaborations mises bout à bout ne représenteraient qu'une vingtaine de minutes de programmes. Il démissionnera d'ailleurs de SNL frustré que ses sketchs ne soient jamais retenus.

La consécration est arrivée avec une petite sitcom sans prétention qui traite des petits riens de l'existence "Seinfeld" créée avec le comédien éponyme Jerry Seinfeld. La série, diffusée sur NBC de 1989 à 1998, essentiellement écrite par les deux compères, est devenue un véritable mythe, l'une des séries préférées des Américains.

Larry David aura co-écrit 57 des 180 épisodes de la série, et effectué beaucoup de travail de ré-écriture avec Jerry (il a un poste de co-producteur). Il quitte finalement la série à la fin de la septième saison, mais revient pour écrire l'épisode final deux saisons plus tard. S'il n'est jamais apparu directement dans Seinfeld (on entend sa voix et il apparait dans la peau d'un personnage déguisé), pourtant l'esprit de Larry est bien présent à travers le personnage de Georges, le meilleur ami de Jerry, un personnage d'emmerdeur né largement basé sur sa propre personnalité.

Que fait-on après avoir participé à la création de l'une des séries les plus mythiques de la télé US? On sait bien que la reconversion après ce genre de succès n'est jamais facile. Pourtant, Larry David ne mettra pas très longtemps à rebondir. Après une incursion ratée au cinéma, "Sour grapes" en 1998, Larry David, enregistre en 2000 un docudrama pour HBO qui raconte son retour raté au stand-up. Le résultat hilarant donnera finalement lieu à une série "Curb your enthusiasm".

"Curb your enthusiasm" est donc une série créée, écrite et co-produite par Larry David qui parle de... Larry David. Enfin pas vraiment écrite, car justement la série repose sur l'improvisation et la synergie entre les acteurs. Larry David se content d'écrire une trame communiquée aux acteurs principaux mais pas aux acteurs secondaires qui sont jetés directement dans la fosse aux lions.

Le résultat est tout simplement incroyable. Larry David a le génie de créer des situations embarrassantes d'où son personnage n'arrive jamais à se sortir sans avoir foutu en rogne voire brisé la vie de ceux qui ont la malchance de le croiser.

Larry David, le personnage, est fascinant car il interroge toutes les convenances sociales, et les prend à contre-pied (pas toujours volontairement), se mettant dans des situations improbables qu'on a tous connus au moins une fois. Il est évidemment impossible d'être toujours parfait socialement, et tout être humain digne de ce nom, accumule forcément les bévues et maladresses. Mais pas au point de Larry qui lui, de par son caractère de râleur et d'emmerdeur, les collectionne.

Bref on a tous un peu de Larry David en nous (c'est d'ailleurs le slogan de la série "tout au fond de vous, vous savez que vous êtes lui") . Et c'est la raison pour laquelle regarder "Curb Your Enthusiasm" est une véritable thérapie. Vous avez l'impression d'être parfois à côté de la plaque, d'être socialement désynchronisé? Bien, jetez un coup d'oeil à Larry David, c'est le champion toute catégorie.

Voici un exemple de dialogue entre Larry David et Susie, la femme de son pote Jeff avec qui il s'engueule tout le temps.
Susie vient d'inviter Larry à une soirée.

Larry - Y aura qui d'autre?
Susie - Tu n'as pas besoin de savoir
Larry - Pourquoi?
Susie - Parce que ça ne se fait pas.
Larry - Et pourquoi ça?
Susie - L'usage veut qu'on ne demande pas qui sera là pour une invitation à diner. Ça ne se fait pas. Point.
Larry - Pourquoi?
Susie - C'est comme ça. Je ne connais pas le pourquoi du comment.
Larry - Et donc tu suis aveuglement?
Susie - Estime toi heureux. Si j'annonçais ta présence, les autres risqueraient de ne pas venir.
Larry - C'est probablement pour ça qu'on ne dit rien. Car si on sait qui vient, personne ne voudrait venir. Alors pourquoi organiser une soirée si on ne peut pas se sentir?

Notons pour finir que le comédien Ricky Gervais utilise un peu le même genre d'humour dans ses séries "The office" ou "Extras" (cette dernière étant d'ailleurs co-produite par HBO). Je vous recommande d'ailleurs le docu-interview de la rencontre entre ces deux géants de la comédie organisée par Channel 4 "Ricky meets Larry".

En France, "Larry et son nombril" a été diffusée sur Jimmy puis sur Orange. Pas d'édition DVD pour l'instant à ce que je sache. Vous pouvez aussi retrouver Larry David égal à lui-même dans le dernier Woody Allen "Whatever Works".

mardi 23 février 2010

UK. TV. "The league of gentlemen", monstrueusement drôle!



"Are you local?". Si cette simple question ne vous arrache pas quelques frémissements c'est que vous n'avez jamais vu "The league of gentlemen". Ne vous méprenez pas. Rien à voir avec le film avec Sean Connery et la BD d'Alan Moore.

Lire la suite sur le site de cinemaderien.fr http://www.cinemaderien.fr/the-league-of-gentlemen-1999-2002/

mercredi 10 février 2010

TV. UK. "Edge of darkness", noir c'est noir


"Edge of darkness"  est un classique de la télé anglaise, une mini série de 6 épisodes datant de 1985 écrite par Troy Kennedy Martin et réalisée par Martin Campbell. Diffusée sur la BBC2, la série a connu un triomphe critique et publique qui lui a valu une rediffusion sur BBC1.

Vous retrouverez désormais cette chronique sur le site Cinemaderien.fr consacré aux fictions britanniques (cinéma et télévision) 

jeudi 14 janvier 2010

Le piratage tue-t-il vraiment la culture?


De cette maudite ère pré-Hadopi, dont les générations futures se souviendront avec des frissons dans le dos, on gardera en mémoire un paysage culturel à l'allure post-apocalyptique avec des cinémas abandonnés, en ruine, les boites de production qui ferment les unes après les autres. Aujourd'hui, force est de constater que l'on vit dans un véritable désert culturel causé par un seul coupable : le pirate.

mardi 12 janvier 2010

UK.TV. Doctor who, la fin d'une époque


Et voilà, Doctor Who version Russel T Davies, c'est fini. Pendant ces fêtes de fin d'année, après une année 2009 frustrante où l'on a dû se contenter de quelques épisodes épars, la BBC a diffusé le dernier épisode écrit par celui à qui on doit la triomphale renaissance du Docteur, ce vieil homme voyageant dans le temps grâce à une cabine de police des années 50 et qui a fait sa première apparition sur les écrans de BBC en 1963.

Russel T Davies mérite bien un hommage. Quand il reprend les rennes de Doctor Who, ce dernier a quitté les écrans depuis 1989 (si on oublie une première tentative ratée de grand retour du Docteur dans le cadre d'une coproduction anglo-américaine en 1996). De son côté, Russel est un jeune loup qui a déjà fait ses preuves en créant la sitcom gay " Queer as folk" pour Channel 4 en 1998 ou encore "The second coming" (ITV, 2003) qui décrit le retour sur terre de Jésus Christ.... pour le pire. Deux oeuvres provocatrices et brillantes.

Russel T. Davies est né en 1963, l'année de la création de Doctor Who, et comme beaucoup d'anglais de sa génération, il a grandi avec le Docteur, qui est au fil des années devenu une véritable obsession (sur ce sujet il faut absolument écouter l'hilarant one man show "Moths ate my Doctor Who scarf" de Toby Hadoke - disponible chez BBC radio - qui décrit les affres d'un quadragénaire fan de doctor who).

C'est grâce à Russel T. Davies que la BBC worldwide a abandonné son projet de nouvelle version cinématographique des aventures du Docteur qui trainaillait depuis plusieurs années sans aboutir, pour qu'il puisse s'attaquer au retour de ce dernier sur petit écran.

Le coup de génie de Davies aura sans aucun doute d'avoir apporter des sentiments et d'avoir donner une âme aux compagnons du Docteur qui ne sont plus ici relégués au simple rôle de faire-valoir. Du coup, Doctor Who qui était une série de SF destinée sommes toutes plutôt aux garçons s'est ouvert à un public plus généraliste et plus féminin. De son côté, BBC 1a réservé sa meilleure case horaire au grand retour qui se révéla donc triomphal, le Docteur bâtant outre manche tous les records d'audience (avec des scores équivalents à ceux enregistrés chez nous par Mimi Mathy sur TF1!).

Les ronchons reprocheront à Russel T. Davies ses scénarios un peu trop légers, proprets et mécaniques, avec leurs doses d'action, d'émotion et d'humour bien réparties qui semblent parfois surtout servir à colmater les brèches scénaristiques. Une formule largement utilisée dans le spin off "Torchwood" que Davies a créé avant de le laisser s'embourber au fil de deux saisons sans fin. D'ailleurs le dernier ultime épisode de Dr Who, en deux parties, intitulé un peu pompeusement "The end of time", diffusé pendant les fêtes de fin d'année, n'a pas failli à la règle, dans la moyenne des scénarios pondu par Davies pour le Docteur, sans plus, avec un final à rallonge en guise d'au revoir larmoyant et un peu vain. On aurait préféré un final plus mature comme la brillante troisième saison de "Torchwood", réduite à cinq épisodes d'une longue histoire baptisée "Children of earth" qui est elle une digne révérence de ce petit génie de la télé.

Davies mérite toutes nos louanges, car il a réussi à dépoussiérer le mythe. Et aujourd'hui, alors que le brillant Stephen Moffat (créateur de "Coupling" et de "Jekyll" et auteur des meilleurs épisodes de Dr Who depuis 2005) reprend le flambeau, on ne peut être que plein d'espoir sur l'avenir de la série. Et espérer que Matt Smith, le onzième et plus jeune acteur à interpréter le docteur, tienne la comparaison avec ses illustres prédécesseurs. On aura bientôt la réponse puisque la cinquième saison de Dr Who débute au printemps 2010 sur les écrans anglais.

PS : pour plus d'infos sur Russel T Davies, on pourra lire la biographie "Russell T Davies: T is for Television" de Mark Aldridge et Andy Murray (Reynolds & Heam Ltd) ou/et "The Witer's tale" par Russel T.Davies et Benjamin Cook (BBC Books).