vendredi 4 avril 2008

USA. TV. "New Amsterdam" ou le retour de Highlander?


Lancé sur Fox le 8 mars dernier, "New Amsterdam" est, disons le tout de suite, l'un de ces nombreux feuilletons Américains qui se démarquent surtout par leur médiocrité. Ceci dit, même chez les Américains, ce n'est pas forcément une raison de ne pas prospérer.

Reste qu'il est intéressant de jeter un coup d'oeil à ce genre de production pour se souvenir que tous les feuilletons made in America ne sont pas des chefs d'oeuvres genre "Six feet under" ou des machines d'efficacité comme "Lost" ou "24 heures" (je parle ici d'efficacité mais pas de qualité, attention!).

Alors pourquoi la recette "New Amsterdam" ne fonctionne-t-elle pas?

"New Amsterdam" raconte l'histoire d'un soldat hollandais qui en 1642 a pris un coup d'épée en tentant de sauver la vie d'une Indienne durant un massacre. En retour, celle-ci le rend immortel - du moins jusqu'à ce qu'il trouve la femme de sa vie (moment auquel il redeviendra mortel). Nous retrouvons ensuite le même personnage, de nos jours, où il s'appelle désormais John Amsterdam. Il est à présent un policier new-yorkais très doué, très savant, mais un peu étrange aux yeux de ses collègues : il parle du passé comme s'il l'avait personnellement connu. Quand il n'est pas sur le terrain ou au commissariat en train de résoudre des meurtres, il vit avec son vieillard de fils (l'un de ses 63 enfants), et son trente-sixième chien.

Au début du premier épisode, il fait une soudaine crise alors qu'il poursuit un suspect dans le métro. En fait, il vient de croiser celle qui serait la femme de sa vie. Il se réveille à la morgue de l'hôpital, et repart tranquillement bosser au commissariat. Il devine rapidement l'identité de la femme qui lui est destiné, en fait le médecin qui s'est occupé de lui dans le métro puis à l'hôpital.

Le héros fait un peu sous-Highlander (rappelons que les films ont donné lieu à une déclinaison télé de 1992 à 1998). Le scénario est un peu ridicule, cousu de fil blanc, mais cela aurait pu être sauvé par une bonne dose d'humour et des enquêtes passionnantes. Malheureusement tout est d'une platitude assez incroyable. Les enquêtes sont tout bonnement d'une banalité à mourir et remplies d'invraisemblances. Et les personnages transparents comme de l'eau claire.

Comble de l'originalité, chaque enquête ranime des souvenirs chez notre héros et permet de se plonger dans quelques séquences historiques, remarquables surtout par l'impression qu'elles donnent d'avoir été filmées dans un théâtre avec des décors et des costumes de seconde main.

La série commandée par la Fox au printemps 2007 a vu sa diffusion retardée, et la production interrompue au huitième épisode. Il reste encore quelques épisodes à diffuser, mais il est peu probable que Fox commande de nouveaux épisodes (enfin j'espère!). La série avait pourtant bien commencé (13 millions de téléspectateurs) mais a chuté pour se stabiliser vers les six millions. Ce n'est pas déshonorant mais loin d'être exceptionnel non plus.

mercredi 2 avril 2008

USA. TV. "The Riches", ils ont volé le rêve américain!


"Le rêve américain? Nous allons le voler!". Tel pourrait être le pitch de cette série irrévérencieuse diffusée par FX Networks ("Nip Tuck", "Dirt") en 2007 et sur Canal Jimmy depuis fin janvier.

"The Riches" est une comédie dramatique qui raconte les aventures d'une famille de gitans d'origine irlandaise. Escrocs à la petite semaine, ils ne manquent pas d'imagination quand il s'agit de monter des coups minables. Les parents, Wayne et Dahlia, et leur progéniture (deux ados - un garçon et une fille -, plus le petit dernier qui s'habille en fille), tous participent à l'activité familiale.

Il y a deux ans, la mère s'est fait prendre et a écopé de deux ans de prison. Aujourd'hui, elle retrouve enfin la liberté. Sa "famille" (son campement) a organisé une fête pour son retour. Mais rapidement, des tensions éclatent. Le fils du chef de la famille est très remonté contre Wayne, et les traditions imposent un mariage entre leur fille ainée et un attardé.

Wayne décidera de prendre la fuite, avec femme et enfants, mais non sans avoir subtilisé une jolie somme à la "famille". Autant dire que cette dernière n'apprécie guère et qu'ils sont rapidement pris en chasse. C'est durant leur fuite que leurs poursuiveurs vont provoquer un accident de voiture. Wayne et Dahlia trouvent dans la voiture accidentée les deux cadavres d'un couple, les Riches, mais aussi des papiers et clefs d'une maison neuve qu'ils viennent d'acheter sur Internet et où ils allaient s'installer. Wayne décide de tenter le coup de sa vie : il décide de se débarrasser de la voiture, d'aller vivre dans la maison et de se faire passer pour les Riches.

Wayne et sa famille vont découvrir une grande maison luxueuse dans un lotissement fermé et sécurisé. Vont-ils réussir à faire croire à leurs voisins qu'ils sont des "bourges" comme eux? Vont-ils se faire à leur nouvelle vie? Vont-ils pouvoir échapper éternellement à la "famille"?

"The Riches" traite un sujet rarement abordé dans les séries télévisées. Celui de vrais marginaux à mille lieux de l'Américain moyen. Dans sa critique du rêve américain et de l'argent facile et son anti-conformisme, "The Riches" se rapproche assez de "Weeds" (la fameuse série de Showtime).

Anti-conformisme? Bon, après tout Wayne et sa famille ne rêvent rapidement plus qu'à devenir des "bourges" comme les autres. Mais les méthodes qu'ils utilisent pour arriver à leur but (mensonges, vols, arnaques) sont assez jouissifs.

La série bénéficie aussi d'excellents acteurs dont le fabuleux comique Anglais Eddie Izard (Wayne). Celui-ci s'est fait connaitre aux USA grâce à son spectacle "Dress to kill" en 1999. Il co-produit la série et a co-signé le pilote de la série avec le créateur de celle-ci, Dmitry Lipkin.

"The Riches" est l'une des très bonnes surprises de 2007 et une deuxième saison est déjà en cours de diffusion aux USA.