jeudi 24 décembre 2009

UK. Cinéma. Le cinéma anglais existe-t-il?


Dans les années 60, dans une célèbre interview avec Alfred Hitchcock, François Truffaut se demandait à haute voix "s’il n’y a pas incompatibilité entre le mot cinéma et le mot Angleterre". Un autre grand cinéaste français Jean-Luc Godard a écrit pour sa part dans ses "histoires du cinéma" que "Les Anglais ont fait ce qu'ils font toujours dans le cinéma, rien".

(A noter que cette version de mon article sur le cinéma britannique n'est plus à jour. Merci de vous rendre sur mon site consacré au cinéma british pour la toute dernière version de cet article)




samedi 28 novembre 2009

UK. TV. "Being human". Comment ça vous n'êtes pas un monstre?



Les monstres sont à la mode. Bien sûr il y a le phénomène vampires. Le chapitre 2 de Twillight a remporté 320 millions de dollars en une semaine au niveau mondial dont 188 millions pour les seuls Etats Unis). Malgré son intense médiocrité, la série télé "The vampire diaries" triomphe, emboitant le pas au phénomène "Twillight" mais également à "True Blood" (la série à succès du moment signée HBO).

Mais il n'y aucune raison de s'arrêter aux vampires. En février 2010, un film de loups garous, "The Wolfman" sortira sur grand écran, avec Benicio del Toro dans le rôle titre.

Les Anglais ont suivi le mouvement. Ils ont ainsi tenté le coup avec "Demons", diffusée en début d'années sur ITV, une niaiserie pour ados où l'on suit le descendant du chasseur de vampires Van Helsing et qui commettait en plus l'outrage de gâcher le talent de Philip Glenister (Life on Mars). Heureusement il n'y aura pas de seconde série, Philip Glensiter ayant refusé de remettre le couvert. On le comprend.

Disons le tout de suite, "Being Human" est bien plus intéressant. Au début il s'agissait d'un téléfilm commandé par BBC Three dans le cadre d'une opération visant à découvrir de nouveaux talents. "Being human", le téléfilm a ainsi été diffusé en février 2008, et devant le succès public et critique, la chaine a décidé de décliner "Being human" en série. Les six épisodes ont été diffusés début 2009.

"Being human" s'intéresse à deux jeunes gens d'une vingtaine d'années qui travaillent à l'hôpital de Bristol. Ce ne sont pas vraiment des jeunes comme les autres. John Mitchell est un vampire élégant et charmeur qui a été mordu pendant la première guerre mondiale, et son camarade George Sands, juif introverti et complexé, a été griffé par un loup garou lors d'une ballade en Ecosse. Ils emménagent tous deux dans une petite maison qui se révèle être hantée par Annie, morte quelques mois auparavant en chutant dans les escaliers et qui est toujours amoureuse de son fiancé, le propriétaire des lieux. Un vampire, un loup garou et un fantôme, voilà un beau trio!

Le scénariste Toby Whitehouse (No Angels) aurait pu se contenter de faire une série pour ados type Demons ou The Vampire Diaires. Mais sa série est plus ambitieuse et ne se contente pas non plus d'effets spéciaux ou de banales histoires de monstres.

Nos trois héros ont chacun leurs problèmes. John veut s'intégrer aux humains et tente de contrôler tant bien que mal sa soif de sang, quitte à se faire des ennemis dans la communauté vampirique. George a dû mal à accepter son état et à se voir autrement qu'un monstre. Quand à Annie, elle ne supporte pas de voir son ex petit ami sortir avec une autre fille, et n'arrive pas à tirer un trait sur sa vie passée.

Mine de rien, la série, que malgré des étincelles d'humour, on qualifiera plutôt de drame, aborde des sujets graves comme la perte d'un enfant, l'intégration ou encore les femmes battues. Bref, commme dans tout bon drame à l'anglaise, la réalité et la psychologie n'est pas oubliée.

La série n'est pas sans défaut (rythme assez lent, ton assez sombre, l'humour pas toujours très bien dosé, une pointe de niaiserie), mais elle est vraiment digne d'intérêt, et est actuellement sans doute la série "monstrueuse" à voir.

A noter que la diffusion de la deuxième saison débutera début 2010, et que la chaine américaine Syfy (anciennement SciFi) a commandé un remake américain.

samedi 31 octobre 2009

USA. TV. "Breaking bad", vive la chimie!


Si comme moi, vous avez dormi pendant vos cours de chimie, et êtes resté persuadé depuis qu'il ne doit y avoir rien de plus ennuyeux au monde que le comportement de molécules triturées sous un microscope et plongées dans un liquide peu engageant dans une éprouvette, "Breaking Bad" est fait pour vous.

Non qu'il changera votre point de vue sur le côté intrinsèquement assommant d'un prof de chimie. Mais Walter White, ancien génie de la chimie et aujourd'hui prof dans un lycée quelconque de New Mexico, a déjà gagné sa place au panthéon des anti-héros. Walter, cinquantenaire aigri et renfermé, pas beau et pas charismatique pour un sou, ne semble plus attendre que la retraite avec une résignation qui fait peine à voir, entouré de sa femme (plus jeune que lui) et de son fils, un ado attardé et handicapé.

Mais deux évènements vont venir chambouler sa vie. Sa femme tombe enceinte et on lui diagnostique un cancer des poumons en phase terminale qui ne lui laisse au mieux que deux ans d'espérance de vie.

Paniqué à l'idée de laisser sa petite famille dans le besoin et plongée jusqu'au cou dans les dettes, il cache sa maladie à ses proches et s'associe à Jessee Pinkman, un ancien élève et cancre de la classe devenu petit dealer. Son idée? Se servir de ses connaissances en chimie pour fabriquer de la methamphetamine et déléguer à Jessee la commercialisation de la drogue.

Walter pique dans le labo de l'école tout ce dont il aura besoin et se sert de ses économies pour acheter un camping car qui devient leur labo roulant. Malheureusement pour Walter, faire de l'argent rapidement avec la drogue, n'est pas si facile. Et à la fin du pilote de la série, il va se retrouver en slip dans le désert, avec deux cadavres dans le camping car, et Jessee dans un état indéterminé.

Le pitch fait un peu penser à "Weeds" où une mère sans histoire de la classe moyenne s'improvise dealeuse d'herbe pour nourrir ses deux jeunes enfants suite à la mort de son mari. De plus, tout en jouant sur la corde de l'impolitiquement correct et en dénonçant l'hypocrisie du système américain, "Weeds" et "breaking bad" montrent tous deux à quel point il est difficile de survivre dans le milieu de la drogue hyper violent et où l'argent n'est jamais facile. La morale est donc sauve.

Reste que comme "Weeds" (toujours très en forme alors que la série vient de finir sa cinquième saison), "Breaking Bad" est un petit chef d'oeuvre. Tourné quasi sans lumière ajoutée, ce qui a pour effet d'accentuer les ombres et de donner un ton quasi documentaire aux images, la série est remarquable par la qualité d'écriture et encore une fois par l'interpréation (Bryan Cranston qui joue Walter est tout simplement incroyable). Contrairement à "Weeds", "Breaking bad" est un drame, glauque au possible, mais pourtant illuminé par des pointes d'humour noir et l'humanité de ses personnages, ce qui lui évite de tomber dans le sordide. Le résultat impressionne par sa justesse alors que la série marche constamment sur le fil du rasoir.

Bref, je ne saurais que vous recommander de vous plonger dans cette série lancée par AMC Networks en 2008. Deux saisons ont déjà été diffusées et une troisième saison devrait voir le jour en mars 2010.

Un petit mot sur le créateur de la série Vince Gilligan né en 1967. On ne l'attendait pas dans un tel registre puisque ces précédents travaux en tant que scénariste, réalisateur ou co-producteur l'ont amené à travailler sur le film "Hancock" avec Will Smith ou les séries de Chris Carter ("The X-Files" et "The Lone Gunmen"). Il a signé avec "Breaking bad" son chef d'oeuvre qui lui a déjà valu d'être nommé deux fois aux Emmy Awards.

lundi 5 octobre 2009

USA. TV. "Royal Pains". Quand les Américains ne se foulent pas



Les scénaristes et producteurs américains, ils sont comme tout le monde. Ils n'ont pas envie de passer leur temps à travailler comme des mulets pour des clopinettes. Alors parfois, ils jettent un coup d'oeil aux chiffres d'audience, et se disent "Tiens voici ce qui marche actuellement. Et si je faisais la même chose?". Mais bon ils veulent pas non plus se faire accuser de plagiat, alors ils vous sortent un concept de leur chapeau tellement accadabrantesque que ça fait bien rire.

La meilleure série du genre lancée l'année dernière était "Royal Pains". Ses deux créateurs (Andrew Lenchewski et John P. Rogers), deux brillants lauréats du prix Nobel de la fiction télé, se sont donc dit : "Voyons, il y a deux trucs qui marchent bien, ce sont les séries médicales et les séries bling bling. Pourquoi pas faire du médical bling bling (ou l'inverse)?". Bon, je trouve cette analyse un peu courte, on aurait pu mettre aussi un peu de policier. Mais c'est vrai que "Dr house", notre Sherlock Holmes de la médecine, a déjà pris la place.

Donc, va pour le bling bling et la médecine. Dans le premier épisode de la série, nous découvrons Hank Lawson, jeune brillant médecin des urgences, qui habite dans un très beau loft, conduit une très belle voiture décapotable, et va bientôt se marier avec une blonde. Le rêve, quoi. Mais un jour, débarquent aux urgences deux cas désespérés. Hank doit choisir qui traiter en priorité, et manque de bol, choisit le jeune pauvre au détriment du vieux riche. Ce dernier meurt, et Hank est viré. Il tente de faire passer sa dépression en sirotant de la bière devant la télé, mais évidemment au bout de quelques semaines de ce règime, la blonde (avec laquelle il devait se marier) le largue et les huissiers viennent saisir tous les meubles du joli loft de Hank.

Heureusement, Evan, le gentil frère de Hank, va prendre les choses en mains et obliger Hank à partir en week-end en voiture décapotable (tiens! les huissiers l'ont oubliée celle là) dans les Hamptons (la côte d'Azur des New Yorkais, mais en beaucoup plus riche hein!). Là notre Hank va se retrouver malgré lui médecin privé de tous les gros richards du coin, et il logera gratos dans une propriété privée luxueuse. Evan l'aide à monter sa société, ils recrutent une jolie jeune femme (qui a déjà un véhicule tout équipé, chouette!), et Hank trouvera même une nouvelle superbe jeune femme à aimer, la directrice de l'hôpital pour pauvres du coin!

C'est très, très con, mais nos deux prix Nobels de la fiction télé ont vu juste. Ça marche! Avec des pics à six millions de téléspectateurs, la série s'est vu offerte une seconde saison à la fin juillet par USA Network.

Évidemment, c'est loin d'être la seule série opportuniste lancée dernièrement. Tenez depuis quelques semaines on a droit à "The vampire diaries" (sur The CW), une bluette pour ados avec des vampires dedans! Ça vous rappelle rien?

Mention spéciale aussi pour "Lie to me", une série lancée en janvier 2009 sur Fox Network, et qui tente de reproduire le succès de Dr House avec cette fois-ci un expert du langage du corps et des expressions faciales dans le premier rôle. Comme le Dr House, c'est un expert qui déclare dès le premier épisode de la série que "tout le monde ment", il mène la vie dure à son équipe, et décrypte les tics de ses victimes avec autant de génie que le Dr House en met dans ses diagnostics. Et pour enfoncer le clou, nos amis les producteurs américains se sont dit qu'il fallait aller chercher un autre grand acteur anglais pour tenir le premier rôle ("puisque ça a marché pour Dr house, ça peut aussi marcher pour nous, non?") : le fabuleux Tim Roth qui avait probablement besoin d'un peu de cash.

UK. TV. "How not to live your life", portrait d'un branleur


"How not to live your life" est une sitcom écrite et interprétée par Dan Clark, et diffusée depuis 2008 sur BBC Three.

Dans cette série, Dan Clark joue le rôle de Don, un branleur névrosé de 29 ans qui vient d'hériter d'une maison après le décès de sa grand mère. Cette dernière l'appelait constamment "Tête de noeud" et ce surnom lui est resté. A voir Don vivre au quotidien il n'est guère étonnant de constater que tous ceux qui ont l'occasion de l'approcher sont du même avis.

Même si le notaire le traite de tête de noeud, et lui annonce qu'il va devoir payer des traites, Don est quand même heureux d'emménager dans une grande maison. Ok, la déco a l'âge de sa défunte grand mère, et Eddie, l'homme à tout faire de sa grand mère a décidé de rester s'occuper de Dan. Mais s'il y a une chose qu'on peut bien dire de Don c'est qu'il sait s'adapter à toute situation, surtout quand elle lui est favorable.

Eddie est son homme à tout faire, serviable et très naïf, et ils forment rapidement un vieux couple à tous les deux. Don se met à porter la vielle robe de chambre de sa grand mère, regarde la télé, joue de la guitare nu dans son salon, et ne sort que pour aller se bourrer et essayer (en vain) de draguer tout ce qui bouge. Rapidement il prend une belle colocataire, la superbe Abby, mais elle a un petit ami (l'insupportable fils à papa Karl) dont il va essayer de se débarrasser à tout prix. Avec le succès que vous immaginez.

La série est souvent très drôle. Dan Clark est vraiment très bien dans ce rôle d'anti-héros absolu, qui est tellement risible qu'il finit presque par attirer la sympathie. Bon, on voit énormément l'influence de l'inénarrable Rik Mayall, dont il reprend largement le jeu, les mimiques et la fascination pour les personnages vulgaires et antipathiques. Mais Don ne se suffit pas à lui-même, et la série bénéficie également d'un excellent casting : l'homme à tout faire Eddie (David Armand), les charmantes et superbes colocataires (Abby dans la saison 1 et Samantha dans la saison 2), la vielle voisine irascible...

Petite originalité de la série, les petites séquences du style "5 choses à ne pas faire au restaurant", "4 excuses à ne pas donner pour un retard" ou encore "4 mauvaises excuses pour se retrouver dans un placard". Idée que Dan Clark avait déjà exploitée dans deux petites comédies écrites avec Gary Reich pour Paramount Comedy 1 : "Dan Clark's guide to working" et "Dan Clark's guide to dating".



Bref, ce n'est pas la sitcom du siècle, mais elle vaut vraiment le coup d'oeil. Il ne serait pas étonnant que vous finissiez par rire plus souvent que vous ne l'auriez voulu ("non! je ne vais pas rire à ça! pas question! Je suis quelqu'un de distingué, moi, Monsieur!"). Mais il faut bien l'avouer, cette série est drôle.

mardi 15 septembre 2009

France. Distribution. "Lesbian vampire killers" victime du piratage?


"Lesbian vampire killers" (LVK) est une comédie anglaise qui parodie les films d'horreur. Un peu comme le célèbre "Shaun of the dead" sorti en 2005 (mais en moins bien quand même apparemment). LVK est également un clin d'oeil à la tradition des british sex films (des films érotico-n'importe quoi qui ont eu beaucoup de succès outre manche entre la fin des années 50 et le tout début des années 80).


jeudi 13 août 2009

Radio. France Culture fait un tour du monde des séries


Après les séries américaines en 24 épisodes l'année dernière, Benoît Lagane et Eric Vérat se sont consacré cette fois-ci à un tour de monde des séries télé.

"Si l’année passée nous nous sommes volontairement limités aux Etats-Unis, nous souhaitons, cet été, porter notre regard, sur les fictions télévisuelles dans une acception élargie du terme (téléfilms unitaires, feuilletons ou miniséries). Dans notre première semaine, nous resterons sur le continent américain, il sera question une dernière fois des Etats-Unis avant de partir pour un voyage à travers les séries télévisées latino-américaine d’Argentine, du Brésil et du Mexique mais aussi du Canada. Nous traverserons, ensuite, l’Atlantique pour vous raconter pendant trois semaines l’histoire et la fabrique des fictions télévisuelles européennes avec un nombre important d’épisodes consacrés aux séries et téléfilms français et britanniques."

Bon pour tout vous dire, j'espère que vous êtes déjà au courant parce que l'émission, diffusé tous les jours de la semaine à 19h, a commencé le 28 juillet. Si vous n'avez pas encore jeté un coup d'oreille à cette émission bien conçue, foncez sur le podcast de France Culture pour voir si vous pouvez encore récupérer les premiers épisodes.

A noter que je figure parmi les intervenants de cette nouvelle saison. J'interviens dans trois épisodes consacrés aux séries britanniques (les 19, 25 et 26 août).

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mardi 28 juillet 2009

USA. TV. "Dollhouse", au secours les poupées sont vivantes!


"Dollhouse" c'est bien entendu la nouvelle série télé évènement de Joss Wedhon, le papa de "Buffy contre les vampires". La première saison a été diffusée sur la FOX de févier à mai (12 épisodes au total), et reviendra à l'écran en septembre prochain. En France, c'est Téva qui diffusera la première saison à la rentrée.

"Dollhouse" (maison de poupées) est le nom d'un complexe sous terrain top secret situé à Los Angeles où l'on stocke et programme des agents (baptisés des actifs) au gré de leur mission. Quand ils ne sont pas assignés à une mission, ce sont des coquilles vides, de simples poupées sans personnalité. Quand ils partent en mission, on leur charge une mémoire, des aptitudes, un personnalité qui feront d'eux des as de la cambriole, des neuro-chirurigiens, des mannequins professionnels,... Les clients? Des riches en mal d'émotions fortes (certaines missions sont ni plus ni moins que de l'escort), des militaires, des agences gouvernementales,... La corporation qui gère la dollhouse vend ses services au plus offrants.

Parmi ces poupées, nous suivons particulièrement Echo, activiste étudiante dans son ancienne vie et qui loue son corps à Dollhouse pour cinq ans pour une raison inconnue (on l'entend juste dire qu'elle n'a pas vraiment le choix). Malgré les formatages successifs de son cerveau, Echo a parfois des éclairs de souvenirs qui lui reviennent et semble même prendre conscience de la réalité de ce qui l'entoure. Parmi les personnages récurrents qui tournent autour d'Echo : la directrice de la dollhouse (Adelle DeWitt), son "garde du corps" (Boyd Langton), le jeune informaticien génial et amoral Topher, les deux poupées Victor et Sierra qui partent souvent en mission avec elle, ou l'agent fédéral Paul Ballard qui essaie de prouver l'existence de la dollhouse montrée comme un mythe urbain auquel personne ne croit vraiment. Et évidemment il y a le méchant ultime de service, ici Alpha, un actif échappé de la dollhouse après y avoir commis un massacre. Il a été doté de 48 personnalités suite à un accident de formatage, et est devenu en conséquence super doué, super intelligent mais aussi super schizophrène.

"Dollhouse" a commencé très classiquement comme une série d'action paranoïaque à la "Alias". Beaucoup de flashbacks, de dialogues mystérieux qui tentent de donner de l'épaisseur à la série, mais "dollhouse" peine à trouver ses marques. Ainsi au début, nous avons droit surtout à des épisodes (très banals) d'action pure où nous suivons Echo en mission avec quelques passages où l'on nous montre l'intérieur de la dollhouse (et où l'on nous fournit des explications généralement assez confuses sur son fonctionnement). De plus, l'originalité principale de la série est aussi son point faible : il est difficile de s'attacher à une héroïne qui change constamment de personnalité!

Les derniers épisodes de la première saison trouvent un équilibre plus juste. On y passe plus de temps au sein de la dollhouse à observer son fonctionnement. La nouvelle série de Joss Wedhon a un concept très ambitieux, et traite d'un sujet aussi délicat que passionnant : jusqu'où serait on capable d'aller si on pouvait programmer des êtres humains tels des ordinateurs, et de stocker des individus sur des disques durs? On pourrait créer une armée en un claquement de doigt. Encore mieux, nous explique la série, on pourrait enfin atteindre l'immortalité et même avoir le don d'ubiquité en se faisant transférer dans un autre corps voir plusieurs en même temps. "Dollhouse" s'intéresse beaucoup aux problèmes moraux que créerait une telle technologie.

Tout ceci est bien joli mais "Dollhouse" souffre justement de son ambition et de sa prétention. C'est d'abord une série américaine à gros budget et à ce titre elle doit fidéliser des millions de téléspectateurs. D'où ces errements et ces maladresses continuelles alors que la série tente de trouver un juste équilibre. Ce serait pardonnable si "Dollhouse" ne se prenait pas autant au sérieux. Le manque total d'humour est vraiment à mon avis l'une des plaies de la SF américaine.

A noter que le 13 ème épisode, non diffusé sur les ondes et disponible seulement dans le coffret DVD, nous propulse dans un 2019 apocalyptique où les humains non modifiés doivent luter pour leur survie. La technologie des Dollhouse serait responsable de la fin du monde mais là encore on ne comprend pas tout.

"Dollhouse" qui n'a pas enregistré des scores d'audience faramineux (en passant même deux fois au-dessous de la barre des trois millions de téléspectateurs) a été finalement reconduit de justesse en mai dernier pour une deuxième saison avec un budget revu à la baisse. Il n'est pas sûr que cette pression accrue (Joss Wedhon a exprimé le souhait de conclure la série en cinq saisons) soit positive pour la série. Trop ambitieuse dans son concept, "Dollhouse" va sûrement devoir revoir ses prétentions à la baisse si elle veut perdurer. Au risque de devenir une simple série d'action sur fonds de SF.

EDIT : la série a été finalement annulée en novembre 2009 mais elle aura quand même le droit d'aller jusqu'au bout de sa deuxième saison (soit 13 épisodes).

dimanche 26 juillet 2009

VU. Au cinéma actuellement!

- "Bronson" (GB, de Nicolas Winding Refn) sur le prisonnier le plus célèbre et violent d'Angleterre. La mise en scène est assez originale, l'acteur pas mauvais, mais l'ensemble est un peut décevant car manquant de rythme et nombriliste (tant au niveau de la réalisation que du jeu d'acteur).

- "The Reader" (All-USA, de Stephen Daldry), un mélo sophistiqué un peu longuet mais audacieux : peut on aimer ou avoir de la compassion pour une gardienne d'Auschwitz? Très belle composition de Kate Winslet.

- "Victoria, les jeunes années d'une reine" (GB-USA, de Jean-Marc Vallée). Très joli mélo en costumes non dépourvu de subtilités. Avec un joli couple attendrissant. A éviter cependant si vous êtes allergique aux violons.

- "Public Ennemies" (USA, de Michael Mann). Réalisation somptueuse et tout en gros plan de Mann. Johnny Depp est magistral. Mais le film est froid, Christian Bale et Marion Cottilard sont absents. Bref les personnages sont creux et du coup on reste un peu à la porte du film.

- "The Girlfriend Experience" (USA, de Steven Soderbergh). Un film arty et expérimental pas facile d'accès mais intéressant sur les call girls. Avec Sasha Grey, une jolie star du X américain (pas refaite par la chirurgie esthétique), qui montre ici un certain talent d'actrice (mais ce n'est pas non plus un rôle de composition!).

- "Whatever works" (USA, de Woody Allen) est hilarant. Larry David (le cynique) et Evan Rachel Wood (la blonde) sont parfaits. A noter que Larry David (notamment co-créateur de "Seinfeld") reprend ici un personnage très proche de celui qu'il tient dans son excellente série, le mockumentary "Curb your enthusiasm" (HBO)

samedi 18 juillet 2009

UK. TV. "Torchwood", noir c'est noir...


Je vous ai déjà parlé ici de "Torchwood", la série dérivée de Doctor Who créée par Russel T Davies qui est l'instigateur principal du retour triomphal du vieux docteur sur nos écrans depuis 2005. Et le moins qu'on puisse dire c'est que je ne pense pas beaucoup de bien de cette série opportuniste et plan plan, qui à part pour quelques épisodes notables, souffre vraiment de la comparaison avec "Doctor Who" : scénarios bâclés, personnages sans grand relief,... De la SF de grande consommation dont le seul élément réel d'originalité était le personnage de Jack Harkness, playboy immortel dont la bisexualité était clairement affichée.

Mais voilà que la saison trois de "Torchwood" est un vrai choc! Alors que Russel T Davies s'apprête à laisser les reines de Doctor Who au brillant Steven Moffat, et que cette année la série est en pause (nous n'avons droit qu'à une poignée d'épisodes parsemés jusqu'en 2010), il nous livre un véritable choc avec cette troisième saison de "Torchwood" réduite à cinq épisodes exceptionnellement diffusés quotidiennement en prime time sur BBC 1 (au lieu de BBC 2) entre le 6 et 10 juillet.

L'histoire? Difficile de la résumer sans vous dévoiler des éléments essentiels de l'intrigue. En 1965, des orphelins sont attirés en pleine campagne par une lumière et disparaissent. En 2009, les enfants du monde entier se transforment en haut parleur pour transmettre les messages de mystérieux extra terrestres qui annoncent leur arrivée prochaine. Il est aussi rapidement clair que le gouvernement tente de supprimer Torchwood. Ces trois évènements sont-ils liés? Comment? Que veulent les extra terrestres? Pourquoi veut-on éliminer Torchwood?

La saison 3 de "Torchwood" sous titrée "Children of earth" est ultra sombre, provocante, choquante. Bref, si on est à mille lieux du "Torchwood" habituel, on retrouve la veine sombre de la SF anglaise incarnée par "Quatermass" (la première grande série de SF de la télé anglaise - en 1953 - qui a largement inspiré la création de "Doctor Who" dix ans plus tard). Si "Children of earth" est totalement dépourvu d'humour, on y trouve une ironie mordante, méchante. Rien ne vous sera épargné jusqu'au dénouement final. Russel T Davies prend un malin plaisir à casser son jouet en mille morceaux pour être sûr que personne n'osera y toucher après son départ. Une saison 4 de "Torchwood" semble en effet assez improbable.

En fait, ceux qui connaissent la carrière de Russel T Davies ne seront peut être pas étonnés par le ton de "Children of earth". Même si à priori, cette dernière saison semble à mille lieux de ses scénarios habituels qu'il a écrits pour "Doctor Who" et "Torchwood". Scénarios qu'on pouvait accuser d'être un peu trop légers, plus proches de "Buffy contre les vampires" (dont il est fan) que de "Quatermass" (dont il est également fan). Mais ce serait méconnaitre Davies qui est également l'auteur du sombre et provocant "The Second Coming", un téléfilm de SF en deux parties qui imagine le retour du Christ sur Terre... pour le pire.

Attention quand même. "Children of earth" n'est pas "The second coming" et on a droit à notre lot de facilités scénaristiques et de moments d'émotion un peu poussés. Mais "Children of earth" n'en demeure pas moins un excellent moment de SF sombre et une belle révérence pour Russel T Davies, ce grand monsieur de la télé anglaise.

jeudi 9 juillet 2009

UK. TV. "Garth Marenghi's darkplace". Préparez vous à avoir (très) peur!


Vous ne connaissez pas Garth Marenghi? C'est pourtant l'auto proclamé maître de l'ombre, le seul écrivain qui a écrit plus de livres qu'il en a lu. Au début des années 80, il a écrit et réalisé l'une séries les plus avant-gardistes de la télévision. Il y incarne également le rôle principal (sans parler de la musique du générique qu'il a siffloté au compositeur).

Malheureusement, comme toute oeuvre trop provocante, celle-ci a été sabordée par le pouvoir en place, ici la chaîne anglaise Channel 4, qui a finalement préféré annuler la diffusion de la série et la remplacer par une rediff de "Madame est servie".

Vingt ans plus tard, en 2004, Channel 4 décide de montrer enfin la série légendaire à la réputation sulfureuse qui n'avait été jusque là diffusée qu'au Pérou. De plus la chaîne a fait un véritable effort de présentation à la hauteur du mythe. Garth Marenghi introduit chaque épisode, et nous avons également droit à des extraits d'interviews avec Marenghi himsel, son producteur Dean Learner et l'acteur Todd Rivers qui nous éclairent sur l'épisode en cours. Des explications bienvenues tant le script est complexe et riche.

"Garth Marenghi's Darkplace" est à l'horreur ce qu'est "Mon curé chez les nudistes" à la comédie : un grand moment d'avant-garde, de la nourriture garantie bio, sans OGM, et issue du commerce équitable, pour l'intelligence.

La série s'articule autour d'un médecin surdoué (joué par Garth Marenghi) et de ses collègues le docteur Lucien Sanchez (un playboy avec un anneau dans l'oreille droite), le docteur Liz Asher (avec sa superbe crignasse blonde) et son patron Thornton Reed (joué par le producteur Dean Leaner). Ils travaillent tous les quatre au sein de l'hôpital Darkplace où comme son nom l'indique se déroulent régulièrement d'étranges phénomènes sombres et inquiétants.

Comme dans toute série culte des années 80, il y a la musique synthé ringarde, les coupes de cheveux improbables, les effets spéciaux ridicules, les maquettes à quatre sous, les séquences au ralenti, les cascades de combat où personne ne se touche, le montage foireux, le son mal synchronisé, les acteurs qui ne sauraient pas jouer même si leur vie en dépendait,...

Comme vous vous en doutez déjà, "Garth Marenghi's darkplace" est une parodie de tous ces films d'horreur à petit budget des années 80 qui sortaient directement en cassette vidéo et qu'on louait au vidéo club. Les séries américaines des années 80 et l'écrivain Stephen King sont également visés. Ce n'est pas très subtil, mais souvent très drôle.

Le personnage de l'écrivain Garth Marenghi a été crée sur scène en 2000 par Matthew Holness (Marenghi) et Richard Aoyade (Dean Leaner). La série qui date de 2004 a connu un succès d'estime à l'époque mais est rapidement devenue culte. Les six épisodes de la série sont aujourd'hui disponibles en DVD.

http://www.garthmarenghi.com/

lundi 22 juin 2009

UK. TV. "Clone" ou quand les Brits se plantent (et pas qu'un peu)!


Diffusée en 2008 sur BBC Three, "Clone" avait tout pour réussir. A la production prenez Adam Chase, producteur exécutif de "Friends" (et qui a signé une dizaine d'épisodes de la série) et Ash Attala qui a produit "The Office", soit le meilleur des comédies anglaises et américaines. Dans les rôles principaux, recrutez ni plus ni moins que Jonathan Pryce (Brazil) et Mark Gatiss (The League of Gentlemen). Et vous aurez quoi? Un gros ratage!

"Clone" raconte l'histoire du Dr Viktor Blenkisop (Jonathan Pryce), un brillant scientifique qui vient de mettre au point un clone du soldat ultime pour le compte d'une cellule secrète des services secrets britanniques dirigée par le terrible Colonel Black (Mark Gatiss). Malheureusement le Jour J, le clone se comporte comme l'idiot du village. Dr Viktor Blenkisop doit s'enfuir avec sa création afin d'éviter qu'ils soient massacrés par le Colonel Black. Le docteur et son clone vont s'enfuir dans un petit village de la campagne où ils vont devoir tout faire pour passer inaperçus en se faisant passer pour un père et son fils venus en vacances.

Pratiquement tout l'humour de la série est basé sur un canevas classique du mec naïf plongé dans un univers qu'il ne connaît pas. L'humour est potache et raz des pâquerettes, et malgré quelques bons moments et quelques bonnes idées, on reste bien en dessous du minimum syndical. En fait, ce qui frappe d'emblée, c'est l'absence d'idées réelles. Comme si la série n'était qu'une simple commande de circonstance qui n'essaie même pas de justifier son existence.

Peut être que la raison de cet échec se trouve dans le nombre de personnes qui se sont penchées sur le berceau de "Clone". Outre les deux producteurs sus nommés, pas moins de six auteurs (Adam Chase, Alexa Junge, Toby Davies, Paul Doolan, Maggie Bandur, Ed Weeks) tout ça pour une petite série de six épisodes de 30 minutes ! Comment s'étonner après ça que "Clone" manque singulièrement de personnalité. Soit, on pourrait pardonner sa médiocrité à cette série (qui réussit parfois à nous faire sourire) si elle n'avait pas réussi à gâcher des talents de la dimension de Jonathan Pryce et Mark Gatiss! Rideau.

samedi 20 juin 2009

UK. TV. Et oui, les vieux aussi sont de sacrès polissons!


Aujourd'hui nous allons déterrer une charmante petite sitcom tombée dans les oubliettes du paysage audiovisuel anglais.

"For the love of Ada" est une série du début des années 70 qui a sévi sur ITV de 1970 à 1971 et a même connu une adaptation cinématographique l'année suivante, ainsi qu'une tentative de remake américain (double phénomène très courant pour les séries anglaises à succès).

Mais de quoi parle donc cette série? Vous ne serez pas surpris de savoir que cette sitcom est centrée sur un personnage du nom d'Ada. Cette dernière est une vieille dame anglaise mais jeune veuve. Alors qu'elle va régulièrement sur la tombe de son mari, Sam, elle commence à se lier d'amitié avec Walter, fossoyeur de son état et également veuf.

Ada a beau n'être plus très jeune, elle est pleine de vitalité. Et avec le fringuant Walter, ça marche comme sur des roulettes. Mais ce n'est pas pour plaire à sa fille, installée dans la maison familiale avec son mari et qui se méfie de ce Walter dont on ne sait pas grand chose.

Il est fort probable que même au début des années 70 cette série avait déjà un côté délicieusement vieillot. La musique n'est pas sans rappeler celle de "Bonne nuit les petits" à la télévision française, le cimetière (l'un des rares extérieurs bien que reconstitué en studio) fait penser aux pires productions Z fauchées des années 50. En fait, même pour l'époque, "For the love of ada" n'était pas vraiment à la pointe de l'innovation.

Reste que notre couple de septuagénaires est vraiment formidable. Irène Handl (Ada) et Wilfred Pickles (Walter) portent cette série à bout de bras et en font aujourd'hui encore un excellent moment de divertissement. Grâce à eux, leurs personnages, naïfs et désuets, sont très attachants. Et il est difficile de ne pas rire aux énormités lâchées régulièrement en toute innocence par Ada qui a de plus une fâcheuse tendance à inverser les mots (avec même l'audacieux "You can keep your cock on" au lieu de "You can keep you coat on").

Même si "For the love of Ada" est loin d'être la seule sitcom anglaise sur le thème de la vieillesse ("One foot in the grave",...), l'amour au troisième âge reste un thème assez peu traité. Rien que pour ça et ses deux acteurs principaux, elle mérite le coup d'oeil. Notons également que la série n'a quand même pas été écrit avec un manche à balais et profite du professionnalisme indiscutable de ses deux créateurs : Vince Powell et Harry Driver.

Pour l'instant, la série n'est pas disponible en DVD. On peut juste trouver l'adaptation cinématographique, pourtant nettement moins bien. Espérons qu'un coffret avec l'intégrale des 28 épisodes de la série est en cours.

mercredi 20 mai 2009

UK. TV. "The Inbetweeners". Les ados côté fun trash


Dans "The Inbetweeners" (ceux qui sont entre deux), nous suivons quatre ados qui grandissent dans une banlieue relativement tranquille entre les excès d'alcool, l'absence de sexe, les virées en voiture (jaune), et les rigolades entre copains. Suite au divorce des parents, Will débarque dans une école publique après avoir passé sa scolarité dans une école privée où il a développé un petit accent snob qui lui vaut d'être instantanément rejeté dans sa nouvelle école. Après beaucoup d'efforts, il arrive quand même à se rapprocher de trois amis Simon, Jay et Neil qui lui semblaient suffisamment cools. Manque de pot. Ce sont surtout de gros loosers. Simon est obsédé par la plus jolie fille de l'école et n'a cesse de se ridiculiser devant elle, Jay passe son temps à se vanter d'exploits sexuels irréalistes et Neil est un gentil garçon pas très fûté dont le père n'est pas du tout gay.

Une série comme "Skins' a fait fureur en proposant des portraits de jeunes filmés sans fausse pudeur et au plus prêt des ados comme ils sont et non comme les adultes veulent les voir. Comment s'étonner à première vue que "The inbetweeners" soit né sur la même chaîne, E4, la petite soeur de Channel 4?

Les deux séries essaient en effet capter l'adolescence au plus prêt. Mais pour autant "the Inbetweeners" c'est pas vraiment "Skin" côté rigolade.

Là où "Skins" prend un ton dramatique et pessimiste, "The Inbetweeners" s'enfonce dans la comédie et est nettement plus bon enfant même si le sexe (souvent fantasmé) et les gros mots sont omniprésents. On y parle d'jeune (comme dans Skins) mais ce n'est pas tout à fait les mêmes jeunes. Ici pas de drogue ou de problèmes existentiels insurmontables. La série dresse un portrait déjanté d'une bande de copains de première qui ne pensent qu'au sexe, à l'alcool et à survivre dans la jungle scolaire... et dont toutes les tentatives pour accéder à l'amour au sexe et à l'alcool à gogo se soldent par des échecs retentissants et pathétiques.

Alors bien évidemment c'est trash, mais on est assez loin d'American Pie. Ne serait ce parce que les personnages sont ici plus attachants et l'univers plus réaliste. Et en sitcom pour ado, le ton est très nouveau. On est à des années lumières d' "Hélène et les garçons" et "Sauvés par le gong".

Les critiques anglais ont d'ailleurs salué ce ton réaliste, la série a reçu plusieurs récompenses, et le public (surtout celui des 15-35 ans) a adoré. Si la série avait commencé en mai 2008 avec 0,20 millions de fans, elle est montée jusqu'à 1,20 millions il y a quelques semaines lors de la diffusion de la deuxième saison. Et les DVDs se vendent comme des petits pains.

La série a été écrite par deux jeunes auteurs, Damon Beesley et Iain Morris qui se sont fait remarqués en écrivant quelques épisodes du très british "The Flight Of Conchords" (série de HBO qui suit les aventures d'un duo de musiciens néo-zélandais). Ils devraient bientôt s'attaquer à la troisième saison de "The Inbetweeners" mais il est probable qu'on risque d'entendre parler d'eux à nouveau sur d'autres projets ces prochaines années.

mercredi 13 mai 2009

Loi Hadopi. "Oui, je suis un pirate".


Voici un petit témoignage qui me semble intéressant. A vous de me dire ce que vous en pensez?

"J'ai bientôt la quarantaine et j'ai l'adsl depuis la fin des années 90. Je suis un fan de multimédia (j'ai deux ordinateurs, un lecteur mp3, un réflex numérique,...) tous pas très récents - entre deux et sept ans - et achetés d'occasion - je n'ai pas beaucoup de moyens, pas mal de dettes, et deux enfants à charge. Et je suis également un drogué de culture. Depuis le début de l'Internet haut débit je télécharge régulièrement des produits sous copyright. Parallèlement, je continue à consacrer en moyenne un dixième de mes revenus à l'achat de produits culturels (dvd, livres, cd ou encore places de cinéma).


mercredi 6 mai 2009

UK. TV. "Peep show", la vie vue par deux loosers


"Peep show" a été créé en 2003 sur Channel 4 par le duo de comiques Robert Webb et David Mitchell. Les deux énergumènes ont fait leurs classes aux Footlights, le club de comédie de Cambridge, comme de nombreux comiques anglais (de John "Monty Python" Cleese à Hugh "doctor house" Laurie). On imagine pire débuts.

Ils vont débarquer à la télé en 2001 avec une série à sketch, genre très prisé outre manche, intitulée sobrement "The Mitchell and Webb Situation" et diffusée sur Play Uk. Ils se font raisonnablement remarqué, mais c'est avec "Peep show" deux ans plus tard qu'ils vont entrer dans la légende de la comédie anglaise.

Mark et Jeremy sont des co-locataires qui frisent la trentaine. Amis depuis l'enfance, ils ont beaucoup de mal à faire leur entrée dans la vie d'adulte. Mark (David Mitchell) est gestionnaire de prêts et mène une vie professionnelle tout à fait confortable. Pourtant il ne sent pas à l'aise dans son environnement professionnel et social (il a même peur des mioches au bas de son immeuble) ni dans ses relations avec les femmes, ce qui le conduit à un profond pessimisme. Jeremy (Robert Webb) est lui bien d'une nature bien plus optimiste, se prend pour un tombeur et un artiste incompris, mais c'est un musicien raté qui accumule les liaisons sentimentales foirées et qui en conséquence sous loue une chambre à son ami (en payant quand il peut c'est à dire pas souvent).

Dès le premier épisode, la symbiose entre les deux acteurs est évidente. David et Robert sont tous les deux parfais dans leurs rôles respectifs. Mais la série a également frappé les esprits par son innovation formelle, fait assez rare dans le sitcom. En effet, quasiment toute la série est filmée du point de vue de l'un des deux acteurs (grâce à une caméra fixée sur leur front) et plus rarement du point de vue d'une tierce personne ou d'une caméra extérieure aux personnages (pour les flashbacks, scènes oniriques). La série fait également un usage important au voice over pour faire partager les sentiments et pensées des deux personnages principaux.

Même si les particularités de la série en matière de ton et de forme l'ont toujours empêché d'atteindre le grand public (la série plafonne depuis ses début à 1,5 millions de téléspectateurs), l'humour des situations, l'excellence des dialogues et du jeu des acteurs ont rapidement permis à la série d'atteindre le nirvana des séries cultes (en 2004 elle a obtenu la Rose d'Or de la meilleure sitcom européenne).

A noter que les Américains ont tenté un remake, mais sans les caméras en point de vue, enlevant une partie de son originalité à la série. Le remake US n'a pas dépassé le stade du pilote.

EN 2007, le duo et les créateurs de la série (Jesse Armstrong et Sam Bain) se sont lancés dans le cinéma, comme c'est souvent le cas quand une série rencontre du succès outre manche, mais avec un projet différent baptisé "The Magician" plus grand public. Sans grande surprise, la qualité est largement en retrait.

Reste que notre fine équipe n'en a pas fini avec "Peep show". Aujourd'hui cinq saisons ont déjà été diffusées, la sixième démarre cet été, et une septième est déjà prévue.

PS : les cinq premières saisons sont disponibles en coffret avec des sous titres anglais aux alentours de 20 euros sur play.com

lundi 20 avril 2009

TV. Europe. Faut-il vraiment copier les séries américaines?


Depuis ce début de millénaire et le triomphe à l'audimat de nombreuses séries américaines sur les écrans européens, les chaînes de toute l'Europe font leur possible pour tenter de reproduire désespérément les recettes de fabrication des Américains. Et pour l'instant il faut bien avouer que le résultat est invariablement très mauvais. Les copies européennes sont à leurs modèles américains ce que les colas de grande distribution sont au Coca-Cola : elles en ont plus ou moins la couleur, mais absolument pas le goût.


vendredi 3 avril 2009

TV.UK. "The likely lads", des mecs vraiment inoubliables...


"The likely lads" est une série apparue pour la première fois sur les écrans britanniques en décembre 1964. On y suit les aventures ordinaires de deux jeunes hommes, des amis d'enfance dans leur vingtaine, vivant dans une ville industrielle du nord de l'Angleterre. Terry (James Bolan) est un grand blond, sûr de lui, prêt aux plans les plus fantasques pour draguer tout ce qui bouge et boire gratis. Son ami Bob (Rodney Bewes) est introverti, plus conventionnel mais aussi plus ambitieux.

Retrouvez la suite de la critique sur le site cinemaderien.fr

L'intégrale Likely Lads est disponible en coffret chez BBC vidéo (avec des sous titres anglais).

jeudi 26 février 2009

UK. TV. GBH, modèle d'excellence à l'anglaise



"GBH" est une mini série (7x1h30) anglaise diffusée par Channel 4 en 1991. C'est un pur produit de la télé anglaise. Entendez là qu'on y trouve tout ce qui fait l'excellence de et la particularité de la télé made in UK.

Vous retrouverez désormais cette chronique sur le site Cinemaderien.fr consacré aux fictions britanniques (cinéma et télévision)

jeudi 19 février 2009

USA. TV. "Damages" déjà au bout du rouleau?



C'est l'une des maladies congénitales des séries américaines. Elles ne savent pas s'arrêter à temps. Dans un univers télévisuel américain où seul l'audimat décide de la survie ou non d'une série (qui peut très bien s'arrêter en cours de saison en cas de mauvais chiffres), la longévité de certaines s'explique surtout par la volonté d'exploiter jusqu'au bout les recettes gagnantes. Du coup la saison de trop est toujours à craindre. Et tout le monde peut s'amuser à analyser quand telle série s'en est allée en eau de boudin. Certaines ont même très vite dégénérées à commencer par "Heroes" (au bout d'une seule saison), "Prison Break" (au bout de deux saisons),... (Très) rares sont les séries à succès à ne pas avoir souffert de ce maux si courant outre atlantique : "Six Feet Under", "Sopranos", "Friends",...


"Damages" c'était l'une des révélations de la télé américaine de 2007. Un thriller classe, à l'image et au suspens léchés, avec en tête de distribution une star américaine de premier ordre Glenn Close. Que demander de plus? Et il est vrai que la première saison de "Damages" était très plaisante. On y suivait avec beaucoup d'intérêt les mésaventures d'Ellen Parsons (Rose Byrne), jeune et brillante diplômée en droit qui va faire ses classes chez la plus brillante des avocates new yorkaises Patty Hewes (Glenn Close). Tout de suite, Ellen va être propulsée en première ligne sur une affaire de plusieurs millions de dollars concernant un milliardaire Arthur Frobisher qui aurait ruiné ses salariés. Le rêve pour une jeune femme ambitieuse? On sait dès le début que quelque chose n'a pas tourné rond. A coup de flashbacks inversés, on apprend que quelques mois plus tard le petit ami d'Ellen est sauvagement assassiné dans son appartement. Qui est le coupable? L'inquiétante Patty Hewes, le sans scrupule Arthur Frobisher ou Ellen elle-même qui semble avoir complètement pêté les plombs?

La première saison de "Damages" avait donc réussi son pari en bonne partie grâce à l'interprétation magistrale de Glenn Close qui crevait le petit écran. Restait à savoir si la deuxième saison allait confirmer cet essai... et après six épisodes de la saison deux, la réponse tend aujourd'hui franchement vers la négative.

Glenn Close est toujours là et on a même ajouté un autre acteur américain d'envergure pour l'épauler : William Hurt qui joue ici un ex de Patty Hewes, un homme dévasté dont la femme vient d'être assassinée et qui se retrouve impliqué dans une catastrophe environnementale (les deux évènements étant liés).

Le problème ici est que le scénario est confus et qu'on arrive pas vraiment à se prendre d'intérêt pour les malheurs du personnage incarné par William Hurt, pas charismatique pour un sou. Le personnage d'Ellen est toujours présent, elle a ré-intégré le cabinet de Patty Hewes avec la ferme intention de la piéger (elle joue les taupes pour le FBI), mais on se lasse des ses atermoiements et de ceux du FBI qui font un pas en avant puis un pas en arrière. Par le biais de séquences se déroulant quelques mois plus tard, on voit Ellen tenir en joue quelqu'un. Qui? Là est toute la question. Mais nous passionne-t-elle? Les séquences du futur qui nous ont marqués dans la première saison sont ici mal utilisées, irrégulières et paraissent souvent inutiles.

Bref, on voit pas trop où nous mène cette histoire, et le fil conducteur de la série a du jeu. Reste à savoir si les scénaristes arriveront à redresser la barre. Il serait dommage de voir "Damages" s'épuiser dès la seconde saison.

mercredi 4 février 2009

UK. TV. A ne pas manquer : Soirée sur les séries anglaises de SF le 11 février.



N'oubliez pas de réserver votre soirée du mercredi 11 février. A 20h à l'entrepôt (paris 14ème) débute la première conférence du GOS organisée en collaboration avec l'équipe de Premium TV sur le thème : "Carte blanche au Grand Ordre de la Serviette : Les extraordinaires aventures de la science-fiction britannique par ceux qui la font"

Au menu une conférence passionnante mais aussi de nombreux interviews exclusifs réalisés spécialement pour la soirée :

- Dirk Maggs, le Monsieur Science-Fiction des ondes radiophoniques britanniques,
- Kim Newman, prolifique écrivain et critique de science-fiction,
- Nicholas Briggs, l’homme derrière les voix des Daleks, Cybermen et de nombreux monstres de Doctor Who mais surtout un des principaux responsables des aventures audiophoniques du Docteur,
- Nicholas Courtney, comédien ayant cotoyé la quasi-totalité des différentes incarnations du Docteur le plus connu de toutes les galaxies,
- Andy Murray, auteur de Russell T Davies : T is for Television : the Authorised Screen Biography et Into the Unknown : The Fantastic Life of Nigel Kneale.

bref tout le menu de la soirée et plus sur le site de Premium TV :

http://www.a-suivre.org/premiumtv/


Le site du Grand Ordre de la Serviette

jeudi 22 janvier 2009

UK. TV. Le retour (très attendu) de Sherlock Holmes


Sherlock Holmes? Encore! seriez vous tenté de me dire. Alors que l'ex-mari de Madonna, le très mauvais Guy Ritchie , prépare sa version cinématographique des aventures du plus célèbre détective britannique (sortie en 2009), une autre réincarnation de Sherlock Holmes me semble bien plus digne d'intérêt car issue du cerveau de deux génies de la télévision anglaise.

Les scénaristes Steven Moffat (Coupling, Jekyll, responsable de Doctor Who à partir de 2010) et Mark Gatiss (le cultissime "The League of Gentlemen", deux épisodes de Doctor Who ou encore "Crooked house" qui vient de triompher sur les écrans anglais à noël) ont écrit ensemble le pilote d’une adaptation contemporaine du Sherlock Holmes. Le projet serait né d’une discussion au cours d’un voyage vers Cardiff pour se rendre sur le tournage de Doctor Who.

Le tournage du pilote de 60 mn vient de commencer à Londres et au Pays de Galles. Au niveau de la distribution, on aura droit à Benedict Cumberbatch (Stuart, a life backwards) qui incarnera Sherlock, tandis que Martin Freeman (The Office) sera Watson. Lestrade et Moriarty seront également présents dans cet épisode d’une heure, on sait déjà que le premier sera interprété par Rupert Graves.

Nous aurons droit à une relecture libre du héros de Conan Doyle avec un Sherlock Holmes moderne (l'action se passe de nos jours) et jeune (vu le choix de l'acteur principal âgé de 33 ans!). D'après la BBC "Notre Sherlock est un super héros dynamique qui vit dans le monde actuel, un génial et arrogant détective uniquement guidé par son désir de se prouver à lui-même qu'il est supérieur à tout le monde".

Aucune date de diffusion n'est prévue pour l'instant, mais en dépit du résumé de la BBC (qui fait peur) et du concept (un Sherlock d'jeune et moderne), on peut vraiment attendre le meilleur de Gatiss et Moffat. Autant dire que les fans de Doctor Who seront également aux aguets puisque ce projet devrait être diffusé avant l'arrivée de Dr Who version Moffat.

Source : annuséries.com, la bbc