lundi 7 février 2011

France. TV. "Clara, une passion française" pas passionnante


Bon, vous me direz que je cherche vraiment le bâton pour me faire battre. Regarder un téléfilm lourdement intitulé "Clara, une passion française", diffusé sur France 2, consacré à la figure maternelle fondatrice de la famille Servan-Schreiber (1855-1941) et produit par sa petite fille, faut pas s'attendre non plus à un modèle d'objectivité et de subtilité.

C'est dommage car un téléfilm (2x90 mn) sur les origines de cette famille mythique aurait pu donner lieu à une reconstitution historique intéressante et à une saga familiale palpitante. Mais non. Nous avons ici une reconstitution historique lourdaude et une petite histoire dans la grande histoire, qui malgré la richesse des personnages et des événements qui secouent l'époque, réussit la prouesse d'être ennuyeuse.

Du coup, on en vient à ne surtout pas regretter que les producteurs aient décidé de s'arrêter à la mort de Clara en 1941. Tant pis pour les Jean-Louis et Jean-Jacques, ils attendront quelques décennies un téléfilm digne d'eux, et qui ne soit pas donc une simple hagiographie. Un album de famille de 2x90mn, il y a pas à dire, ça laisse perplexe.

jeudi 3 février 2011

France. TV. "A la recherche du temps perdu". Le massacre continue.


Mardi 2 et mercredi 3 février, les téléspectateurs français ont pu découvrir "A la recherche du temps perdu", basé sur l’oeuvre de Marcel Proust, et, son histoire personnelle, sur France 2. La chaine, sûrement guidée par une forte volonté de dégoûter les français de toute velléité de lecture, n'a pas hésité à massacrer l'auteur, avec un téléfilm laid, ennuyeux à mourir, mal réalisé et interprété avec les pieds.

"A la recherche du temps perdu" est donc l'un de ces cataclysmes télévisuels que sait nous mitonner la télévision française et où il n'y a strictement rien à sauver. La voix off, ânonnante, du narrateur, est le cas d'école de ce qu'il ne faut pas faire. L'acteur principal, Micha Lescot, a l'air de s'ennuyer ferme et nous livre un Proust tête à claque, sans aucune présence. Je ne sais pas pourquoi M. Lescot hait autant Proust, mais ce dernier a dû lui faire une sacrée crasse.

Nina Companeez mérite en tout cas toutes les éloges. Rarement ai-je vu une réalisation disparaitre autant derrière son sujet. Elle aurait pu filmer M. Lescot lisant de larges extraits de l'oeuvre de Proust, en plan fixe, cela aurait été tout aussi passionnant.

En fait, cette adaptation littéraire (pourtant assez libre d'après ce que j'ai cru comprendre) donne envie d'envoyer à toute l'équipe du film, et à la chaine, les deux coffrets "Jane Austen" récemment sortis aux éditions Koba Films. Ces coffrets reprennent des téléfilms de la BBC et de ITV. Tous réussissent là où "A la recherche du temps perdu" se plante lamentablement. J'ajouterai dans le colis le génialissime "Talking Heads" d'Alan Bennett, qui prouve qu'on peut faire également de la fiction télé de grande qualité avec des monologues filmés en plan fixe, juste en s'appuyant sur une écriture et une interprétation hors norme. Mais bon, encore faut-il réunir ces deux dernières conditions!

Preuve qu'il y a une justice dans ce bas monde, le téléfilm a fait un flop. D'après toutelatele.com, mardi 1er février, 3.2 millions de curieux, soit 12.6% des téléspectateurs, se sont intéressé à la jeunesse de l’écrivain. Le lendemain 600.000 spectateurs avaient laissé tomber. Seulement? aurait-on tendance à dire.