lundi 10 octobre 2011
UK. Nouveau site consacré au cinéma britannique
J'ai lancé il y a quelques jours officiellement mon site consacré entièrement aux fictions britanniques Cinemaderien.fr. Le nom du site est un clin d'oeil à la citation de Godard selon qui "les Anglais ont fait ce qu'ils font toujours dans le cinéma : rien".
Le site est consacré au cinéma britannique, mais puisqu'on ne peut parler de cinéma en Angleterre sans parler de fictions télé, j'y parle aussi de téléfilms et de séries.
Le site comprend déjà près de 100 critiques de films, des portraits, une rubrique actualité,...
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mercredi 29 juin 2011
TV. UK. Marchlands, de l'horreur grand public mais bien ficelée
"Marchlands" suit trois familles, propriétaires de la même maison à trois périodes différentes : en 1968, 1987 et 2010. Ruth et Paul Bowen y ont perdu leur fille de 8 ans en 1968, morte noyée dans un lac à proximité de la maison. La jeune mère est convaincue que sa mort n'est pas naturelle, mais personne ne la croit. En 1987, la famille Maynard doit faire face à l'imagination de la petite Amy qui prétend avoir une amie invisible. En 2010, un jeune couple qui attend un enfant s'installe dans la maison, mais des phénomènes étranges ne tardent pas à se produire.
La construction originale (les trois histoires s'entrecroisent) aurait pu s'avérer lourdingue mais en fait elle est parfaitement maîtrisée par le réalisateur James Kent et le scénariste Stephen Greenhorn.
Le suspense est bien maîtrisé, les trois familles sont attachantes et bien interprétées par un casting talentueux, et la durée de la mini-séries (cinq épisodes de 60 mn) parfaite pour ce genre d'exercices. Quelques points négatifs cependant : la série n'échappe pas aux effets horrifiques faciles, propose finalement une histoire très classique et ne ménage pas de moments haletants même si elle sait maintenir l'intérêt. Le récit est conduit tranquillement à sa conclusion et ne vous réservera pas de grosse surprise. On reste également dans du fantastique/horreur léger et familial.
"Marchlands" a été diffusé sur ITV1 (l'équivalent de TF1) en février 2011. Elle a rencontré un joli succès, légitime, et a été vue par environ 7 millions de téléspectateurs (la série a enregistré une bonne stabilité avec un pic pour le premier épisode à 7,36). notons que l'idée est basée sur une série américaine "The Oaks" diffusée en 2008 sur Fox et qui n'a pas dépassé le stade du pilote. Fait rare donc, les Anglais ont su reprendre un concept intéressant qui n'a pas fonctionné chez les Américains pour en faire une mini-série tout à fait recommandable.
La série est disponible en DVD en version UK (avec des sous titres anglais) :
jeudi 16 juin 2011
TV. France. "De l'encre", ça rappe ou ça casse?
"De l'encre" est un téléfilm produit par Canal Plus dans le cadre de la Nouvelle trilogie, un espace ouvert aux jeunes créateurs qui font leurs premiers pas dans la fiction TV. Ici, c'est le groupe de rap La Rumeur qui s'y colle avec ses leaders Hamé et Ekoué qui ont coécrit et coréalisé ce téléfilm sur le milieu du rap français.
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lundi 7 février 2011
France. TV. "Clara, une passion française" pas passionnante
Bon, vous me direz que je cherche vraiment le bâton pour me faire battre. Regarder un téléfilm lourdement intitulé "Clara, une passion française", diffusé sur France 2, consacré à la figure maternelle fondatrice de la famille Servan-Schreiber (1855-1941) et produit par sa petite fille, faut pas s'attendre non plus à un modèle d'objectivité et de subtilité.
C'est dommage car un téléfilm (2x90 mn) sur les origines de cette famille mythique aurait pu donner lieu à une reconstitution historique intéressante et à une saga familiale palpitante. Mais non. Nous avons ici une reconstitution historique lourdaude et une petite histoire dans la grande histoire, qui malgré la richesse des personnages et des événements qui secouent l'époque, réussit la prouesse d'être ennuyeuse.
Du coup, on en vient à ne surtout pas regretter que les producteurs aient décidé de s'arrêter à la mort de Clara en 1941. Tant pis pour les Jean-Louis et Jean-Jacques, ils attendront quelques décennies un téléfilm digne d'eux, et qui ne soit pas donc une simple hagiographie. Un album de famille de 2x90mn, il y a pas à dire, ça laisse perplexe.
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jeudi 3 février 2011
France. TV. "A la recherche du temps perdu". Le massacre continue.
Mardi 2 et mercredi 3 février, les téléspectateurs français ont pu découvrir "A la recherche du temps perdu", basé sur l’oeuvre de Marcel Proust, et, son histoire personnelle, sur France 2. La chaine, sûrement guidée par une forte volonté de dégoûter les français de toute velléité de lecture, n'a pas hésité à massacrer l'auteur, avec un téléfilm laid, ennuyeux à mourir, mal réalisé et interprété avec les pieds.
"A la recherche du temps perdu" est donc l'un de ces cataclysmes télévisuels que sait nous mitonner la télévision française et où il n'y a strictement rien à sauver. La voix off, ânonnante, du narrateur, est le cas d'école de ce qu'il ne faut pas faire. L'acteur principal, Micha Lescot, a l'air de s'ennuyer ferme et nous livre un Proust tête à claque, sans aucune présence. Je ne sais pas pourquoi M. Lescot hait autant Proust, mais ce dernier a dû lui faire une sacrée crasse.
Nina Companeez mérite en tout cas toutes les éloges. Rarement ai-je vu une réalisation disparaitre autant derrière son sujet. Elle aurait pu filmer M. Lescot lisant de larges extraits de l'oeuvre de Proust, en plan fixe, cela aurait été tout aussi passionnant.
En fait, cette adaptation littéraire (pourtant assez libre d'après ce que j'ai cru comprendre) donne envie d'envoyer à toute l'équipe du film, et à la chaine, les deux coffrets "Jane Austen" récemment sortis aux éditions Koba Films. Ces coffrets reprennent des téléfilms de la BBC et de ITV. Tous réussissent là où "A la recherche du temps perdu" se plante lamentablement. J'ajouterai dans le colis le génialissime "Talking Heads" d'Alan Bennett, qui prouve qu'on peut faire également de la fiction télé de grande qualité avec des monologues filmés en plan fixe, juste en s'appuyant sur une écriture et une interprétation hors norme. Mais bon, encore faut-il réunir ces deux dernières conditions!
Preuve qu'il y a une justice dans ce bas monde, le téléfilm a fait un flop. D'après toutelatele.com, mardi 1er février, 3.2 millions de curieux, soit 12.6% des téléspectateurs, se sont intéressé à la jeunesse de l’écrivain. Le lendemain 600.000 spectateurs avaient laissé tomber. Seulement? aurait-on tendance à dire.
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dimanche 23 janvier 2011
TV. USA. "Episodes" ou la TV US au mixer?
"Episodes" est l'une des nouvelles séries de Showtime. Elle mérite toute notre attention, au moins parce qu'il s'agit d'une co-production anglo-américaine (fait quand même relativement rare). La série a été créée par deux producteurs américains David Crane (co-créateur de Friends) et Jeffrey Klarik (Half & Half, the Class) pour Hat Tricks productions (Father Ted, Have I got news for you).
De plus niveau acteurs, on retrouve des acteurs anglais de grande classe : Stephen Mangan (Green wing, dirk gently) et Tamsin Greig (Green wing, black books).
Enfin, la série, dont le premier épisode a été diffusé le 9 janvier aux Etats-Unis, et le lendemain en Angleterre (sur BBC2), aborde un sujet qui nous intéresse au plus haut point : le cas des séries anglaises à succès qui sont récupérées par des chaines américaines qui tournent à la va-vite des adaptations désastreuses qui ne dépassent généralement pas le stade de pilote : "Coupling", "the IT crowd",...
Au début du pilote de "Episodes", le producteur américain rencontre un couple de scénaristes qui viennent de remporter le BAFTA. Il se déclare fan de leur série ("j'aime tellement votre série que j'aimerais lui faire l'amour") et leur propose de venir à Los Angeles pour en signer l'adaptation américaine. Évidemment, une fois sur place, rien ne sera simple,...
La série a pour l'instant surtout fait parler d'elle car elle marque le grand retour de Matt le Blanc (Joey dans "Friends"). Ce dernier ne fait qu'une courte apparition dans le pilote, mais sera bien sûr le personnage central de la série (d'après les producteurs, la série n'aurait pu se faire sans son implication).
La série serait une revanche personnelle de la part du co-auteur Jeffrey Klarik qui, bien qu'il soit américain, a dû souvent faire face à la bêtise de certains producteurs américains et affronter le côté rouleau compresseur de la production made in US.
Le premier épisode décrit bien les obstacles que doivent rencontrer les scénaristes nouvellement arrivés aux Etats Unis (le fait qu'ils soient anglais ne sert qu'à renforcer la dénonciation du système dans une tradition satirique bien connue depuis belle lurette - voir les "Lettres persanes" de Montesquieu ou "les voyages de Gulliver" de Swift). Même si la série pour l'instant joue plutôt de l'ironie que de l'humour facile typique aux sitcoms (et risque ainsi de décontenancer certains spectateurs), elle a été plutôt bien accueillie par la critique et le public.
Rien que par son sujet, la série est à suivre. On lui souhaite longue vie!
Le premier épisode décrit bien les obstacles que doivent rencontrer les scénaristes nouvellement arrivés aux Etats Unis (le fait qu'ils soient anglais ne sert qu'à renforcer la dénonciation du système dans une tradition satirique bien connue depuis belle lurette - voir les "Lettres persanes" de Montesquieu ou "les voyages de Gulliver" de Swift). Même si la série pour l'instant joue plutôt de l'ironie que de l'humour facile typique aux sitcoms (et risque ainsi de décontenancer certains spectateurs), elle a été plutôt bien accueillie par la critique et le public.
Rien que par son sujet, la série est à suivre. On lui souhaite longue vie!
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UK. TV. Dirk Gently. Promesses tenues?
"Dirk Genlty" est un pilote qui a été diffusé en décembre dernier sur BBC4. Basé sur les romans de Dirk Gently signés Douglas Adams, un auteur anglais culte. Je vous invite à lire ma critique sur mon site consacré à l'auteur : http://voyageurgalactique.com/dotclear/index.php?post/2011/01/23/Dirk-Gently-debarque-a-la-TV.-Des-promesses-tenues
samedi 8 janvier 2011
IRL-CAN. TV. "The Tudors", du sexe, du sang et du luxe!
"The Tudors" pourrait en fait aussi bien s'appeler "Henry VIII" tant la série est totalement centrée sur ce personnage de roi tyrannique, égocentrique et cruel et sa vie amoureuse pour le moins rocambolesque.
"The Tudors" est une co-production américaine, canadienne et Irlandaise, tournée en Irlande. On peut s'étonner qu'une fiction historique sur une des périodes les plus connues de l'Angleterre ne soit pas produite ou co-produite par la BBC ou ITV. Mais cela a sûrement donné à la série les coudées franches pour pouvoir prendre plus de libertés avec l'histoire.
Car on ne peut pas dire que "The Tudors" s'embarrasse d'un trop grand respect des faits historiques. Ainsi que le créateur Michael Hirst le notait, "Showtime m'a demandé d'écrire un divertissement, un soap opera, pas un récit historique.... Et nous voulions que les gens la regardent."
Effectivement dans la vie personnelle d'Henry VIII on peut largement trouver de quoi faire un bon soap : après tout on parle d'un roi qui a eu six femmes, en a fait décapiter deux (technique qu'il a également utilisée pour se débarrasser tous ceux - collaborateurs et nobles - qui osaient se placer sur son chemin), et a inventé un nouvelle église, indépendante du Vatican, l'Église d'Angleterre dont il était le chef (en partie pour pouvoir se remarier à sa guise), et était obsédé par le fait d'avoir une descendance mâle. Il a également ruiné son royaume et s'est lancé dans une tentative d'invasion avortée de la France.
Ceci dit, Micheal Hirst est un scénariste anglais très pointu sur la question qui est également l'auteur des deux adaptations de la vie d'Elizabeth I, la fille d'Henry VIII, avec Cate Blanchett dans le rôle titre. Bref, les libertés prises avec l'histoire restent du domaine de l'acceptable (c'est surtout les personnages secondaires comme pour le compagnon d'Henry VIII, Charles Brandon, Duc de Suffolk, dont la vie a été largement modifiée).
Et le moins qu'on puisse dire c'est que la production n'a pas lésiné sur les décors et les costumes, et justifie une partie du plaisir qu'on peut ressentir en regardant "The Tudors".
Reste que pour moi, cette série qui s'est illustrée sur quatre saisons de 2007 à 2010, et couvre grosso modo du mariage avec Catherine d'Aragon à sa mort (soit une période d'environ 22 ans), souffre justement de son côté trop "soap opéra", et également de s'être trop concentré sur le personnage d'Henry VIII qui n'est pas vraiment sympathique, et qui finit par lasser tellement qu'il est insupportable et sans finesse. De plus, l'interpréation donnée par Jonathan Rhys Meyers dans le rôle titre est inégale (et tout simplement catastrophique dans les derniers épisodes, où il adopte un phrasé ridicule pour incarner la vieillesse et la maladie). Sans parler du fait que Henry VIII ressemblait bien plus dans la réalité à Charles Laughton (qui l'a incarné dans "la vie privé d'Henry VIII") qu'à un beau gosse comme Jonathan Rhys Meyers.
Malgré ses défauts, rendons hommage à "The Tudors" qui s'est finalement révélé être une série historique agréable et bien faite.
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USA. TV. "The walking dead". Trop de zombies tue-t-il le zombie?
Je vous en ai parlé dans mon précédent article : actuellement les zombies sont très à la mode. Il ne manquait plus qu'une série télé américaine à gros budget, et nous voici donc comblés grâce à AMC, chaine qui est responsable de deux chefs d'oeuvres télévisuels : "Breaking bad" et "Mad men".
"The walking dead" est l'adaptation d'un comic, publié aux USA à un rythme mensuel depuis 2003, et créé par Robert Kirkman. Ce comic en noir et blanc raconte les aventures de Rick Grimes, un policier d'une petite ville du Kentchucky, qui tombe dans le coma suite à un coup de feu. Quand il sort du coma quelques mois plus tard, l'hôpital est désert. Il trouve rapidement des cadavres dans les couloirs. Quand il rentre chez lui, sa femme et son fils ne sont plus là. La ville semble abandonnée. Mais des gens au comportement étrange errent dans les rues, et il ne devra sa vie sauve qu'à un homme noir qui s'est réfugié avec son fils dans le quartier.
Rapidement Grimes va décider de partir vers Atlanta, à la recherche de sa petite famille, où d'après son sauveur, sont réfugiés des survivants.
Les bases du comic sont très simples, mais son côté très psychologique a fait son succès. On est assez proche en ce sens des premiers films de Romero où finalement les relations entre les survivants sont primordiales, exacerbées par le danger qui rôde. Pareillement, et comme tout bonne oeuvre post-apocalyptique, "The walking dead" traite de survie, d'entraide, de haine, de pouvoir au sein d'un petit groupe d'individu qui doit faire face à l'indicible, au danger permanent, au renversement quasi-quotidien de ses valeurs et de ses certitudes.
Mais le côté épisodique de "The Walking dead" (80 numéros à ce jour) a un impact non négligeable. Pour tenir en haleine les lecteurs chaque mois, Robert Kirkman doit enchainer les cliffhangers, les catastrophes inattendues qui viennent bouleverser la donne, et joue beaucoup sur les sentiments de ses personnages, qui parfois frôlent la caricature. On serait presqu'en présence d'un soap pour geek.
En lisant le comic, il parait assez évident qu'on pourrait facilement en tirer une série télé. Et c'est Frank Darabond (scénariste-réalisateur de nombreux films d'épouvante et fantastiques basés sur l'oeuvre de Stephen King dont "La ligne verte", le remake de "The mist", "Les Evadés") qui s'est chargé de l'adaptation du comic sur le petit écran. Pour le seconder, Darabond a recruté un scénariste réputé, Charles H. Eglee, qui a co-créé Dark Angel, et a été scénariste et producteur exécutif sur "Dexter" et "The shield".
Pour sa part, si AMC a limité la première saison a six épisodes, la chaine a fait d'énormes efforts de promotion, la série ayant débuté quasi simultanément dans 120 pays avec l'appui de la FOX, et orginisé une invasion massive de zombies le 26 octobre.
Malgré de beaux décors et de nombreux zombies (on voit que la production n'a pas manqué de moyens), le résultat est très mitigé. Il s'agit d'une adaptation très fidèle du comics, mais ici les dialogues virent pour le coup franchement vers le soap et le héros n'a strictement aucun charisme. Après un pilote plutôt réussi, on se retrouve assez rapidement dans un schéma assez répétitif : d'un côté on a les scènes de gore, et de l'autre les scènes psychologiques, le tout n'étant pas assez bien amené pour ne pas générer de l'ennui, et un sentiment de répétition.
Reste que mon avis n'a pas l'air d'être partagé par beaucoup de critiques qui ont en majorité très bien accueilli la série. AMC a d'ailleurs décidé de commander une deuxième saison de 13 épisodes dont le tournage commence en février... mais sans Charles H. Heglee, qui d'après Darabond lui-même, en avait marre de jouer les seconds couteaux. Pour l'instant il est trop tôt pour dire si ce départ jouera un rôle positif ou non sur le développement de la série.
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