mardi 2 décembre 2008

UK. TV. Le retour de "Survivors", une réussite?



"Survivors" est à l'origine une série diffusée par la BBC de 1975 à 1977. Elle a été créée par Terry Nation, l'un des grands monsieurs de la SF anglaise, créateur également de la série Blake's7 et des Daleks (les ennemis jurés du Doctor Who). Il a également participé en tant que scénariste aux séries anglaises les plus populaires des années 70 : de "Chapeau melon et bottes de cuir" à "Doctor Who" en passant par "Le Saint" ou "Amicalement vôtre".

"Survivors" raconte le destin en Angleterre de quelques uns des rares survivants de la race humaine suite à un virus mystérieux qui a emporté 99% de la population en quelques jours. Les survivants doivent apprendre à survivre dans un monde sans électricité, ou pour s'en sortir il faut piller, savoir conclure les bonnes alliances, éviter les gangs,...

La série originale "Survivors" est un prétexte à des galeries de portraits, généralement peu flatteurs pour une humanité sans foi ni loi prête à tout pour survivre et véritable loup face à ses propres congénères. Comme dans la version originale, le personnage central est une femme au foyer de la quarantaine qui part à la recherche de son fils qu'elle pense encore en vie. Sur son chemin, elle va croiser différents personnages au passé très divers (différents dans la version originale et celle de 2008) : un jeune arabe aisé, un enfant asiatique musulman, une ancienne doctoresse, un meurtrier, un individualiste forcené,...

"Survivors" s'inscrit totalement dans la tradition anglaise apocalyptique de la SF. Un ton très pessimiste qu'on retrouve dès les années 50 dans les premiers piliers de la SF british : "Quatermass" ou l'adaptation de 1984 de George Orwell, tous les deux signés par le génial Nigel Kneale.

La version 2008 de "Survivors" (actuellement diffusée sur la BBC) est relativement fidèle à la version originale dans le ton global de la série (pour les deux premiers épisodes) mais se focalise nettement plus sur l'espoir (probablement pour que la série soit moins déprimante!), y ajoute plus d'action et des acteurs des diverses minorités ethniques (pour le politiquement correct - on frôle le ridicule!) et surtout un embryon de thèse du complot (qui rappelle les plus mauvaises séries américaines - et qui je l'espère ne fera pas trop de dégâts sur la suite de la série).

Autre différence de taille, l'origine du virus qui reflète les peurs de l'époque. Dans la série originale, le virus provient d'un scientifique qui a été infecté suite à un accident dans un laboratoire secret. Dans la série de 2008, le virus est identifié comme une pandémie de grippe aviaire d'une virulence inconnue. En outre dans les premiers épisodes de la version 2008, il est sous entendu que la pandémie pourrait avoir été créée volontairement (la théorie du complot).

En nous proposant aujourd'hui une nouvelle version de "Survivors", quelque peu édulcorée, la BBC voudrait peut être connaitre le même succès qu'avec son plus gros hit actuel (également de la SF bien qu'au ton plus familial) : "Doctor Who". D'ailleurs la BBC n'a pu s'empêcher de faire un clin d'œil à sa série de SF phare du moment dans le premier épisode de "Survivors" avec l'apparition de deux stars de "Doctor Who".

La série enregistre de bons chiffres d'audience et il ne reste qu'à croiser les doigts avant de se faire un avis définitif sur la série (six épisodes en tout sont prévus). A noter que l'écriture du nouveau "Survivors" a été confiée à Adrian Hodges, le co-créateur de "Primeval" (théoriquement le grand concurrent du "Docteur Who"). On est heureusement pour l'instant encore à mille lieux de "Primeval", mais il ne reste qu'à espérer qu'il ne tombera pas dans les facilités scénaristiques qui sont l'une des marques de fabriques de la série de ITV. Et ça commence moyennement pour tout dire.

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