mardi 12 janvier 2010
UK.TV. Doctor who, la fin d'une époque
Et voilà, Doctor Who version Russel T Davies, c'est fini. Pendant ces fêtes de fin d'année, après une année 2009 frustrante où l'on a dû se contenter de quelques épisodes épars, la BBC a diffusé le dernier épisode écrit par celui à qui on doit la triomphale renaissance du Docteur, ce vieil homme voyageant dans le temps grâce à une cabine de police des années 50 et qui a fait sa première apparition sur les écrans de BBC en 1963.
Russel T Davies mérite bien un hommage. Quand il reprend les rennes de Doctor Who, ce dernier a quitté les écrans depuis 1989 (si on oublie une première tentative ratée de grand retour du Docteur dans le cadre d'une coproduction anglo-américaine en 1996). De son côté, Russel est un jeune loup qui a déjà fait ses preuves en créant la sitcom gay " Queer as folk" pour Channel 4 en 1998 ou encore "The second coming" (ITV, 2003) qui décrit le retour sur terre de Jésus Christ.... pour le pire. Deux oeuvres provocatrices et brillantes.
Russel T. Davies est né en 1963, l'année de la création de Doctor Who, et comme beaucoup d'anglais de sa génération, il a grandi avec le Docteur, qui est au fil des années devenu une véritable obsession (sur ce sujet il faut absolument écouter l'hilarant one man show "Moths ate my Doctor Who scarf" de Toby Hadoke - disponible chez BBC radio - qui décrit les affres d'un quadragénaire fan de doctor who).
C'est grâce à Russel T. Davies que la BBC worldwide a abandonné son projet de nouvelle version cinématographique des aventures du Docteur qui trainaillait depuis plusieurs années sans aboutir, pour qu'il puisse s'attaquer au retour de ce dernier sur petit écran.
Le coup de génie de Davies aura sans aucun doute d'avoir apporter des sentiments et d'avoir donner une âme aux compagnons du Docteur qui ne sont plus ici relégués au simple rôle de faire-valoir. Du coup, Doctor Who qui était une série de SF destinée sommes toutes plutôt aux garçons s'est ouvert à un public plus généraliste et plus féminin. De son côté, BBC 1a réservé sa meilleure case horaire au grand retour qui se révéla donc triomphal, le Docteur bâtant outre manche tous les records d'audience (avec des scores équivalents à ceux enregistrés chez nous par Mimi Mathy sur TF1!).
Les ronchons reprocheront à Russel T. Davies ses scénarios un peu trop légers, proprets et mécaniques, avec leurs doses d'action, d'émotion et d'humour bien réparties qui semblent parfois surtout servir à colmater les brèches scénaristiques. Une formule largement utilisée dans le spin off "Torchwood" que Davies a créé avant de le laisser s'embourber au fil de deux saisons sans fin. D'ailleurs le dernier ultime épisode de Dr Who, en deux parties, intitulé un peu pompeusement "The end of time", diffusé pendant les fêtes de fin d'année, n'a pas failli à la règle, dans la moyenne des scénarios pondu par Davies pour le Docteur, sans plus, avec un final à rallonge en guise d'au revoir larmoyant et un peu vain. On aurait préféré un final plus mature comme la brillante troisième saison de "Torchwood", réduite à cinq épisodes d'une longue histoire baptisée "Children of earth" qui est elle une digne révérence de ce petit génie de la télé.
Davies mérite toutes nos louanges, car il a réussi à dépoussiérer le mythe. Et aujourd'hui, alors que le brillant Stephen Moffat (créateur de "Coupling" et de "Jekyll" et auteur des meilleurs épisodes de Dr Who depuis 2005) reprend le flambeau, on ne peut être que plein d'espoir sur l'avenir de la série. Et espérer que Matt Smith, le onzième et plus jeune acteur à interpréter le docteur, tienne la comparaison avec ses illustres prédécesseurs. On aura bientôt la réponse puisque la cinquième saison de Dr Who débute au printemps 2010 sur les écrans anglais.
PS : pour plus d'infos sur Russel T Davies, on pourra lire la biographie "Russell T Davies: T is for Television" de Mark Aldridge et Andy Murray (Reynolds & Heam Ltd) ou/et "The Witer's tale" par Russel T.Davies et Benjamin Cook (BBC Books).
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