dimanche 23 janvier 2011

TV. USA. "Episodes" ou la TV US au mixer?


"Episodes" est l'une des nouvelles séries de Showtime. Elle mérite toute notre attention, au moins parce qu'il s'agit d'une co-production anglo-américaine (fait quand même relativement rare). La série a été créée par deux producteurs américains David Crane (co-créateur de Friends) et Jeffrey Klarik (Half & Half, the Class) pour Hat Tricks productions (Father Ted, Have I got news for you).

De plus niveau acteurs, on retrouve des acteurs anglais de grande classe : Stephen Mangan (Green wing, dirk gently) et Tamsin Greig (Green wing, black books).

Enfin, la série, dont le premier épisode a été diffusé le 9 janvier aux Etats-Unis, et le lendemain en Angleterre (sur BBC2), aborde un sujet qui nous intéresse au plus haut point : le cas des séries anglaises à succès qui sont récupérées par des chaines américaines qui tournent à la va-vite des adaptations désastreuses qui ne dépassent généralement pas le stade de pilote : "Coupling", "the IT crowd",...

Au début du pilote de "Episodes", le producteur américain rencontre un couple de scénaristes qui viennent de remporter le BAFTA. Il se déclare fan de leur série ("j'aime tellement votre série que j'aimerais lui faire l'amour") et leur propose de venir à Los Angeles pour en signer l'adaptation américaine. Évidemment, une fois sur place, rien ne sera simple,...

La série a pour l'instant surtout fait parler d'elle car elle marque le grand retour de Matt le Blanc (Joey dans "Friends"). Ce dernier ne fait qu'une courte apparition dans le pilote, mais sera bien sûr le personnage central de la série (d'après les producteurs, la série n'aurait pu se faire sans son implication).

La série serait une revanche personnelle de la part du co-auteur Jeffrey Klarik qui, bien qu'il soit américain, a dû souvent faire face à la bêtise de certains producteurs américains et affronter le côté rouleau compresseur de la production made in US.

Le premier épisode décrit bien les obstacles que doivent rencontrer les scénaristes nouvellement arrivés aux Etats Unis (le fait qu'ils soient anglais ne sert qu'à renforcer la dénonciation du système dans une tradition satirique bien connue depuis belle lurette - voir les "Lettres persanes" de Montesquieu ou "les voyages de Gulliver" de Swift). Même si la série pour l'instant joue plutôt de l'ironie que de l'humour facile typique aux sitcoms (et risque ainsi de décontenancer certains spectateurs), elle a été plutôt bien accueillie par la critique et le public.

Rien que par son sujet, la série est à suivre. On lui souhaite longue vie!

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