jeudi 19 février 2009

USA. TV. "Damages" déjà au bout du rouleau?



C'est l'une des maladies congénitales des séries américaines. Elles ne savent pas s'arrêter à temps. Dans un univers télévisuel américain où seul l'audimat décide de la survie ou non d'une série (qui peut très bien s'arrêter en cours de saison en cas de mauvais chiffres), la longévité de certaines s'explique surtout par la volonté d'exploiter jusqu'au bout les recettes gagnantes. Du coup la saison de trop est toujours à craindre. Et tout le monde peut s'amuser à analyser quand telle série s'en est allée en eau de boudin. Certaines ont même très vite dégénérées à commencer par "Heroes" (au bout d'une seule saison), "Prison Break" (au bout de deux saisons),... (Très) rares sont les séries à succès à ne pas avoir souffert de ce maux si courant outre atlantique : "Six Feet Under", "Sopranos", "Friends",...


"Damages" c'était l'une des révélations de la télé américaine de 2007. Un thriller classe, à l'image et au suspens léchés, avec en tête de distribution une star américaine de premier ordre Glenn Close. Que demander de plus? Et il est vrai que la première saison de "Damages" était très plaisante. On y suivait avec beaucoup d'intérêt les mésaventures d'Ellen Parsons (Rose Byrne), jeune et brillante diplômée en droit qui va faire ses classes chez la plus brillante des avocates new yorkaises Patty Hewes (Glenn Close). Tout de suite, Ellen va être propulsée en première ligne sur une affaire de plusieurs millions de dollars concernant un milliardaire Arthur Frobisher qui aurait ruiné ses salariés. Le rêve pour une jeune femme ambitieuse? On sait dès le début que quelque chose n'a pas tourné rond. A coup de flashbacks inversés, on apprend que quelques mois plus tard le petit ami d'Ellen est sauvagement assassiné dans son appartement. Qui est le coupable? L'inquiétante Patty Hewes, le sans scrupule Arthur Frobisher ou Ellen elle-même qui semble avoir complètement pêté les plombs?

La première saison de "Damages" avait donc réussi son pari en bonne partie grâce à l'interprétation magistrale de Glenn Close qui crevait le petit écran. Restait à savoir si la deuxième saison allait confirmer cet essai... et après six épisodes de la saison deux, la réponse tend aujourd'hui franchement vers la négative.

Glenn Close est toujours là et on a même ajouté un autre acteur américain d'envergure pour l'épauler : William Hurt qui joue ici un ex de Patty Hewes, un homme dévasté dont la femme vient d'être assassinée et qui se retrouve impliqué dans une catastrophe environnementale (les deux évènements étant liés).

Le problème ici est que le scénario est confus et qu'on arrive pas vraiment à se prendre d'intérêt pour les malheurs du personnage incarné par William Hurt, pas charismatique pour un sou. Le personnage d'Ellen est toujours présent, elle a ré-intégré le cabinet de Patty Hewes avec la ferme intention de la piéger (elle joue les taupes pour le FBI), mais on se lasse des ses atermoiements et de ceux du FBI qui font un pas en avant puis un pas en arrière. Par le biais de séquences se déroulant quelques mois plus tard, on voit Ellen tenir en joue quelqu'un. Qui? Là est toute la question. Mais nous passionne-t-elle? Les séquences du futur qui nous ont marqués dans la première saison sont ici mal utilisées, irrégulières et paraissent souvent inutiles.

Bref, on voit pas trop où nous mène cette histoire, et le fil conducteur de la série a du jeu. Reste à savoir si les scénaristes arriveront à redresser la barre. Il serait dommage de voir "Damages" s'épuiser dès la seconde saison.

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