jeudi 14 janvier 2010
Le piratage tue-t-il vraiment la culture?
De cette maudite ère pré-Hadopi, dont les générations futures se souviendront avec des frissons dans le dos, on gardera en mémoire un paysage culturel à l'allure post-apocalyptique avec des cinémas abandonnés, en ruine, les boites de production qui ferment les unes après les autres. Aujourd'hui, force est de constater que l'on vit dans un véritable désert culturel causé par un seul coupable : le pirate.
D'ailleurs, je prends à témoin les chiffres récemment révélés par le CNC (source : allocine.com). L'année 2009 a été terrible, un véritable carnage. Seulement 200,85 millions d'entrées en France, soit la plus forte augmentation depuis 27 ans, et une fréquentation en hausse de 5,7% par rapport à 2008. Il faut revenir aux temps préhistoriques (vous savez cette époque où Internet n'existait pas encore), 1982, pour tomber sur une affluence équivalente.
Bon évidemment, c'est surtout le cinéma américain qui a profité de l'aubaine (pourtant disponible parfois en qualité DVD sur Internet avant même la sortie des films). Des blockbusters comme Avatar, Harry Potter, Public Enemies et L'âge de Glace 3 ont fait des cartons. Les films français eux ont subi un net recul en passant d'une part de marché de 45,3% à 37,1%. Probablement parce que les films français sont bien plus piratés que les films américains c'est bien connu (Salauds de pirates! Ah, vous avez pas vu le dernier Godard? Comment ça il est partout sur le net!). Et les entrées bénéficient surtout aux multiplexes, alors que les entrées dans les petites salles stagnent (99% des pirates sont des adeptes des films art et essai, de plus ils détestent le pop corn).
Et puisqu'on parle d'Avatar, il semblerait que le film de James Cameron ait gagné le titre du film le plus piraté de tous les temps. Pas moins de 900.000 téléchargements lors de sa première semaine d'exploitation (source : Torrent freak). Ce qui, comme vous le savez tous, a complètement détruit sa carrière en salles. "Avatar" va bientôt pouvoir être sacré le plus gros bide de l'histoire du cinéma, après sa quatrième semaine en tête du box office américain (et des recettes mondiales qui le placent avec 1,3 Milliards de dollars en deuxième position du classement des films qui ont ramassé le plus d'argent au monde, plus si loin derrière un certain "Titanic").
Mais le cinéma n'est pas le seul à souffrir. L'industrie du jeu vidéo est en train de crever la bouche ouverte à cause des trous du cul de pirates. "Call of Duty 2 : Modern warfare" serait le jeu le plus piraté de 2009 avec pas moins de 4.100.000 téléchargements par BitTorrent - qui n'est qu'une plate forme de téléchargement parmi d'autres (source Jeuxvideo.com). Ce qui correspondrait à une perte de 245 millions de dollars pour l'éditeur Activision, si l'on estime que tous ceux qui ont piraté le jeu l'auraient acheté. Ce qui évidemment est très, très loin d'être sûr. Du coup Activision pourrait fermer ses portes. Son jeu, commercialisé sur Xbox 360, PC et PS3, et vendu pour la somme modique de 60 euros (prix moyen), n'a rapporté qu'un milliard de dollars pour les ventes en boutique - sans compter donc le téléchargement légal (source Jeuxvideo.com).
Ah, au fait, je tiens à signaler que notre héroïque future agence contre le piratage aurait utilisé des fonts sous licence pour son logo piquées sur celui de Wanadoo (source Torrent Freak)! Et si on exigeait la dissolution d'Hadopi pour violation des droits de copyright? Allez, soyez sympas, coupez au moins leur accès internet!
Voilà c'était mon petit papier d'humeur (rédigé avec un peu de mauvaise foi certes - mais vu la quantité astronomique de mauvaise foi répandue sur les pirates, il y a encore de la marge).
D'ailleurs je vous invite, si ce n'est pas fait, à lire mon précédent article sur Hadopi : "Oui,je suis un pirate"
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2 commentaires:
EXCELLENT!!!!! :D
Hé hé!
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