Lara Croft de 1995 à 2013 |
Le nouveau Tomb Raider, série mythique de jeux vidéo, est donc de retour avec un reboot (on efface tout et on repart de zéro), phénomène très à la mode au cinéma dans les adaptations de comics (Superman, Spider Man, Hulk,...).
Ça fait longtemps que la belle Lara Croft a perdu sa superbe. Créée en 1995 par le studio Core Design et distribuée par Eidos Interactive, la série Tomb Raider, est surtout célèbre pour ses deux premiers épisodes fort réussis. Et son personnage central hors norme. La célèbre Lara Croft, archéologue aventurière à forte poitrine et à la queue de cheval qui vole plus ou mien bien au vent selon les épisodes (et les avancées technologiques). Mais n'oublions pas non plus un gameplay basé sur l'exploration et des puzzles plutôt que le dézingage à outrance (même si la donzelle est généralement bien armée). "Tomb Raider" I et II étaient des jeux exigeants. Il fallait une sacrée endurance pour en arriver au bout.
L'héroïne devient un phénomène de société. Elle fait les couvertures des magazines, on la voit dans les pubs télé et elle fait sa première apparition (dispensable) au cinéma en 2001 dans une production hollywoodienne à gros budget où elle est incarnée par Angelina Jolie. Et pour chaque nouvel épisode vidéo ludique, on voit rapidement apparaitre un patch spécial pour déshabiller Lara (connu sous le nom assez explicite de Nude Raider).
La consécration ?
En fait dès le troisième épisode ("The last revelation" en 2000), la franchise montre quelques faiblesses via des choix scénaristiques et de gameplay, dans l'optique de satisfaire un public de plus en plus large, qui vont laisser les joueurs perplexes. Le pourtant très scénaristiquement ambitieux "The Angel of Darkness" (2003) est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, et précipite Core Design dans les abysses. Le studio a voulu rivaliser avec les productions hollywoodiennes mais a quelque peu oublié le gameplay en route. Une erreur fatale dans un jeu vidéo.
En 2006, la série a été reprise par le studio américain Crystal Dynamics qui relance la série avec une trilogie bien accueillie par le public et la critique : Tomb Raider Legend (2005), un remake du premier épisode baptisé Anniversary (2007) , et Underworld (2008). Des épisodes classiques mais solides qui restent dans la continuité et l'esprit de la série créée par Core Design.
Mais en 2007 un concurrent sérieux débarque et fait de l'ombre à Lara : un certain Nathan Drake. A travers la série Uncharted, une exclu PS3, Nathan donne un sacré coup de vieux à notre héroïne sexy. Bénéficiant d'une mise en scène bien plus travaillée et de graphismes à la hauteur de la console de Sony, Uncharted triomphe alors que Tomb Raider vivote sur ses acquis et peine à se renouveler.
Depuis la série a été récupérée par Square Enix, studio japonais célèbre pour sa série Final Fantasy, qui décide de tout casser pour repartir à zéro. Et voici le nouvel épisode qui débarque après cinq ans d'attente.
Dans "Tomb Raider", on découvre une Lara toute jeune qui sort tout juste des études, et qui se retrouve pour la première fois dans une expédition archéologique d'envergure. L'aventure commence avec une Lara pendue par les pieds dans une grotte remplie de cadavres. Le ton est donné. Lara va souffrir.
On découvrira le début de l'histoire quelques minutes de jeu plus tard via le journal de bord vidéo de Sam, jeune étudiante et soeur de coeur de Lara. On est à bord d'un bateau qui embarque une expédition archéologique pilotée par le médiatique professeur Whitman. Ce dernier est d'emblée présenté comme un arriviste, mégalomane et odieux, détesté par l'équipage et le reste des membres de la mission. Quand un conflit éclate entre Lara et le professeur sur la destination de la mission, tout le monde prend le parti de Lara.
Quelque temps plus tard donc, le bateau de l'expédition fait naufrage en s'approchant d'une 'ile étrange. Et Lara reprend donc conscience, seule, et dans une position fâcheuse.
Toujours aussi jolie, mais nettement plus "cradingue" (réalisme oblige), Lara Croft n'a jamais été aussi humaine (elle perd physiquement et psychologiquement le côté cartoon de ses précédentes apparitions). Elle souffre, elle doute, elle lutte pour sa survie. On n'est plus dans un Indiana Jones bon enfant, mais dans un survival glauque et terrifiant. Les scènes d'action sur vitaminées s'enchainent à un rythme effréné. Lara Croft tue et tue encore pour ne pas être tuée. Elle effectue des sauts à des hauteurs vertigineuses, manque de tomber mille fois. On est pris dans le tourbillon.
Pour autant, arrivé à la fin de l'aventure, on se demande où a bien pu passer la Lara Croft des débuts. Ici l'exploration est des plus limitées, les casse-têtes sont rares et se retrouvent confinés dans des explorations de tombe très courtes et surtout optionnelles.
On est aussi quelque peu déçu par la simplicité du scénario. Tout est prévisible, les personnages n'ont aucune finesse (Lara elle-même si elle est plus humaine n’est pas pour autant un modèle de subtilité), et on s'étonne que Lara mette si longtemps à découvrir la vérité au sujet de la raison de l’enlèvement de Sam, pourtant pas très compliquée. "Lara Croft" finit par ressembler à un film d'action à grand spectacle fort bien mis en scène mais décérébré. Un jeu vidéo pop-corn qui aurait presque pu être réalisé par Michael Bay. Stylé mais creux. On gagne en plaisir immédiat ce qu'on perd en profondeur. Un classique.
1 commentaire:
Tout à fait d'accord sur le côté pop-corn du jeu. Perso je l'ai fait avec beaucoup de plaisir (malgré un scénar bidon, une vf à l'ouest etc.) mais je l'ai également désinstaller aussitôt terminé.
Par contre, à mon avis, ce TB met clairement un claque niveau gameplay à la série des Uncharted (qui prennent un méchant coup de vieux et ressemble juste à un TPS avec des phases d'alpinisme).
Bref, j'espère qu'il s'agit juste d'une intro à un second volet que j'espère plus profond.
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