Il y a un article intéressant dans le supplément week-end des Echos de ce jour sur "la dure loi des séries". Le journaliste Philippe Chevilley explique qu'en France le scénariste "est encore le maillon faible de la chaîne de création audiovisuelle. Une fois son histoire "livrée", il est pratiquement hors jeu. A peine consulté pour le choix du réalisateur, il n'est pas invité lors du tournage et du montage... Marie Anne Le Pezennec (co-fondatrice de l'association scénaristes en série), avoue " Il arrive qu'on ait honte de voir son nom au générique".
"Chacun des 250 à 300 scénaristes professionnels français a au moins une ou deux bonnes histoires dans le coin de sa tête. Mais si leurs meilleurs sujets sont écartés ou édulcorés parce que jugés trop audacieux (ou trop "segmentants"), on comprend mieux le fossé qui existe encore entre les séries françaises et américaines. Cette déperdition de talents est d'abord le fruit de l'histoire. Un certain mépris pour le genre perdure en France (...) Ensuite le scénariste français souffre de la sacralisation de l'auteur réalisateur, héritée de la Nouvelle Vague".
"Mais les diffuseurs surtout, cristalisent la critique. Les grande chaînes sont jugées à la fois timides et puusillanimes".
Pour le journaliste, le triomphe des séries américines en France est une chance qui permettrait de changer la donne. Les specateurs français sont "prêts à tout pourvu qu'on les surprenne et les divertisse". Evidemment faudrait pas non plus chercher à cloner les succès américains (voir l'échec de "l'hopital"). Exemple de renouveau en marche? "Clara Scheller", "David Nolande", "les bleus", "la commune", "scalp", "l'école de la vie"... Autant de téléfilms qui "jouent la carte de l'audace".
"Le pire scénario pour l'avenir des séries françaises serait celui du renoncement" qui aménerait les chaines à miser sur le tout américain. Le journaliste préfère rêver à l'arrivée de cent "six feet under" à la française!
"Le pouvoir aux auteurs c'est la recette miracle du succès américain. La télé française n'a d'autre choix que suivre l'exemple ou rendre les armes".
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